Il y a une certaine complaisance des médias à mettre en avant des penseurs de l'ancienne révolution communiste, sans se rendre compte à quel point ils les entourent d'une sorte de respect qui rend difficile pour les jeunes gens la contestation de leurs thèses.
Pourtant dans Libération, Alain Badiou excuse presque les terroristes djihadistes en raison de ce que la société ne leur offrirait rien d’autres que le capitalisme mondialisé. Du coup il inclut cette toute petite minorité de djihadistes dans la jeunesse contemporaine en les réunissant par le manque qui serait le leur de l'espoir de la révolution communiste.
Ils auraient donc tous « un désir d’occident contrarié» , ce qui renvoie précisément à l'analyse la plus répandue qui était faite du terrorisme gauchiste des années 1970.
Noter que ces gauchistes qui aspiraient à la révolution communiste, étaient encore
sous influence de la révolution surréaliste dont l'un des points
marquants n'est plus de mise, c'est le moins qu'on puisse dire. Dans
le Second
Manifeste, André Breton écrivait : « L'acte
surréaliste le plus simple consiste, revolvers au poing, à
descendre dans la rue et à tirer, au hasard, tant qu'on peut dans la
foule ».
On voit là que le logiciel d’opposition à la société a changé.
Et ce contrairement au logiciel de guerre des djihadistes qui n'est pas du tout anti-capitaliste ni dans la nostalgie communiste. Non, il est inspiré par le retour aux sources, celui de la charia et de son ordre machiste d'avant les droits de l'homme. Et bien plus encore d'avant les droits des femmes. En l'occurrence des non-droits des femmes qui sont au centre de la dynamique djihadiste contre l'occident et sa libération des femmes.
Ainsi il affirme qu'il y aurait un « effondrement des idées progressistes depuis l’échec du communisme ». Mais ce sont les idées communistes qui se sont effondrées pas les idées progressistes qui elles continuent de se développer au-delà des vents médiatiques.
D'ailleurs, cet homme n'invoque à aucun moment ni la révolution féministe, ni la révolution des droits des humains, ni la révolution numérique, ni la révolution écologique qui sont les plus porteures d'espoir pour la jeunesse mondialisée de ce début du 21e siècle.