Théâtre/Cinéma/Radio
de Jean Pierre
Ceton extraits Entretiens
avec Marguerite Duras France Culture,
1ère diffusion
27-31/10/1980
redif 27/02-03/03/2006, 3-7/08/09 extrait
C'EST DROLE LE TEMPS QUI PASSE (in progress)
Voix d'Atlas:
Moi, Atlas, je ne peux plus savoir comment je les ai
rencontrés ces deux-là…
Katia, oui, je la connaissais avant les
autres, je l’avais connue bien avant, à l’université… On faisait les
mêmes études, mêmes cours, mêmes profs… c’est par elle que plus tard
j’avais rencontré Julien… Je ne peux pas savoir comment eux s’étaient
connus… peut-être que je ne l’ai jamais su… Lui en tout cas qui un jour
m’a invité à une soirée d’anniversaire, il voulait fêter ses trente ans,
il en faisait toute une affaire, n’arrêtait pas de se justifier, en
finir avec l’adolescence, rentrer dans la vie d’adulte…
Et c’est à cette soirée-là que j’ai fait la connaissance d’une fille au
prénom incroyable, Aimée-Sophie… une fille que vraiment je n’avais
jamais rencontrée. C’est à dire quelqu’un que je n’imaginais pas
connaitre… En
fait dès que je l’ai vue, je n’ai pas pu me
détacher d’elle… Bien sûr tout le monde la
trouvait jolie et la plupart des garçons en étaient
amoureux… Pour moi c’était pas loin
d’être la personne que j’avais rêvé de
connaitre et d’aimer toujours, un amour pour la vie…
POUR ECHAPPER AU DESTIN
1ère diffusion France Culture, 7 juillet 2004 réalisation : Jean Couturier
avec : Annick Alane, Anne-Lise Hesme, Arnaud
Bédouet,
Garance Clavel, Simon Duprez.
(...)
La Mère : Voilà, partis, disparus…
Peut-être qu’ils ont travaillé toute la nuit, parce que ce
matin ils ne se réveillaient pas… A force d’attendre, je suis
allée
voir où ils en étaient, ils dormaient encore, ils
dormaient…
Ensuite, ils en ont passé des appels au téléphone…
je
crois même qu’ils se sont appelés … je les ai vus qui
parlaient
l’un à côté de l’autre avec chacun leur petit
mobile…
mais est-ce que c’était à quelqu’un d’autre qu’ils
parlaient
ou à la même personne ? … Plus tard, c’est lui mon grand, mon enfant, mon fils, lui
qui croyait qu’elle était sortie, alors il l’a appelée
avec son petit téléphone… mais non, elle se trouvait
simplement dans la chambre, en train de chercher ce qu’elle allait se
mettre… changée au moins trois fois depuis le matin…
élégante, prend soin
de sa personne, pas besoin de se maquiller pour être belle, l’est
déjà avant de se réveiller… Et puis, sur le coup des deux heures de l’après-midi,
pftt ! ils se sont enfuis, sans dire quoi ni où ni pour combien
de temps… disparus !… Dommage qu’ils soient partis… Une si belle
journée, comme je les aime…
LE BESOIN QU'ONT LES ÊTRES D'ÊTRE DEUX
1ère diffusion France Culture,
7
mai 2002 réalisation: Jacques Taroni
avec Garance Clavel.
(...)
Lui : … Je suis content
soudainement, content de parler comme ça, avec toi que je ne
connais pas… et avec toi que je connais un tout petit peu…
Elle : Un
instant de pluie?…
Lui : … Je connais
plus ta voix que si je t’avais rencontrée dans un restaurant ou
à un vernissage d’exposition… je sais que tu me parles quand tu
t’adresses à moi… je sens que tu t’adresses à moi quand
tu me parles… oui, je suis content, je me sens joyeux, tout d’un coup
joyeux…
PATHETIQUE SUN
(...)
MIC : Viens, j’ai pas
envie d’en perdre le rire. MILLE : Laisse-moi
! MIC : Je t’aime Mille,
viens, on va aller oublier le monde... MILLE : Mic ! je vais
pas te dire à toi que j’ai mal à la tête... Oh !
Mic, tu as vu le mec ?... Assez beau, hein ? Si j’avais pas
été avec toi, je l’aurais maté... T’as vu ? il me
regarde encore. MIC : Qu’est-ce que tu
vas faire ? MILLE : Je dois passer
à l’agence... Tu as l’air de me suivre?... Mic ! t’es gentil
Mic, mais tu ne devrais pas t’occuper de moi, tu comprends?...Je ne
comprends pas
que tu comprennes pas ! MIC : Tu acceptes tes
désirs, moi aussi !... Je vais aller peindre, il n’y a que
ça que j’ai envie de faire. Pourquoi tu marches si vite?... T’es
pressée de mater peut-être ? Est-ce que tu fais l’amour
avec tous ces mecs ? MILLE : Eh oui, tout le
temps, avec les femmes aussi... Non ! petit Mic, t’es fou, je me
tire... Parfois c’est pas facile, les mecs tu peux pas savoir, les
femmes c’est pareil d’ailleurs, ils s’accrochent tous. Je sais pas moi,
ça doit être une question d’honneur. MIC : Ah ! l’honneur, un
truc nul, vraiment nul ! C’est extraordinaire d’ailleurs que ça
vienne de si loin et que ce soit un truc nul.
(...)
MARIE-JOVE:
Vous savez, il y a des gens que vous ne connaissez pas, et heureusement
d’ailleurs, je les estime bien peu... de la famille du
côté
de mon mari... Ils me reprochent de vivre dans mes rêves, comme
ils disent. Je ne leur réponds plus depuis longtemps. Je me
crois
moins dans les rêves que ces gens-là. En tout cas, je ne
me sens pas prise dans leur fiction historique
désespérante...
VISITEUSE : Vous
êtes toujours tous les deux ?...
Tout le temps ensemble, c’est possible ?... Depuis quand ? Je veux dire
depuis quand ça vous est arrivé ? Comment vous êtes
vous rencontrés... c’était le hasard ? Vous ne voulez pas
me raconter ?... Vous ne voulez pas... je ne sais pas pourquoi je le
demande, je ne suis pas mondaine d’ordinaire... Beaucoup de gens sont
seuls et s’en plaignent, moi je ne sais pas, je n’arrive pas à
savoir... Vous vous n’avez pas l’air d’être seuls, si
?... LUI : C’est à
dire... par définition oui, on est toujours seuls, non?... (...)
ELLE : Arrête de
regarder par la fenêtre, arrête, je t’en supplie ! LUI : J’ai toujours fait
ça.. ELLE : Oui, mais
tu le fais de plus en plus. LUI : Obsession,
ça m’obsède, oui... ELLE : Ils sont loin ces
immeubles, ils ne nous gênent pas tant que ça ! LUI : Les bureaux me
dérangent, toujours ils me dérangeront... ELLE : ... Gratte-ciels ou
gratte-cieux ?... LUI : Quoi ? ELLE : Excuse-moi, je
trouve qu’ils sont beaux comme des châteaux anciens... surtout
celui de gauche, on dirait un château moderne... LUI : Ne te moque pas de
moi, je t’en supplie... ELLE : Qu’est-ce
que tu fais? LUI : Je te regarde... Je
veux te regarder toi, que toi, uniquement toi... (...)
VISITEUSE : Je cherche
un endroit, quelque part où je pourrais aller, être bien,
être contente, joyeuse, douce et envahie... Vous riez ?... Vous
vous êtes tous les deux ?... Ca va vous tous les deux ?... Comme
pour échapper au destin, bordel de merde! Pour essayer d’y
échapper, hein, c’est ça ?....
FREQUENCE PERDUE
Plan 1. Lettre :Livia Livia, je suis parti comme pour
m'installer chez mon vieil Oncle. Il est mort, et il n'y a personne
dans sa maison. J'ai envie d'y aller passer des moments de temps
à autre. Y travailler. J'ai amené mon manuscrit. Il y a
un tout petit bureau donnant sur un jardin. Je vais rentrer un de ces
soirs, je t'appellerai. Tendre tendre... Julien
NARCISSO-METAL
Narcisso-Métal est un film pour
Narcisse, miroirs et vitres, où le regard est sujet, puisque
c'est le jouet de Narcisse. Ce qui n'est pas sans danger pour lui comme
on le sait. Film autoportrait à proprement parler: dans la
plupart des scènes, le réalisateur se filme
lui-même au moyen d'un déclencheur automatique ou à
distance de la caméra.