A part la fin du cumul des mandats
électifs, la rénovation de la vie publique envisagée par le
pouvoir est bien trop timorée.
Il faudrait accorder
le droit de vote dès 16 ans. On annonce couramment que
la délinquance se déclenche à un âge de plus en plus précoce, ce
serait donc un geste fort vers ces encore adolescents, néanmoins
mieux formés et informés que les adultes d'il y a un siècle.
Et d'ailleurs pourquoi pas à partir de
14 ans, voire dès l'âge du collège ?
Qu'est-ce qu'on aurait à
perdre en effet, à part intégrer dans la vie publique cette jeune
population qui vit une situation inédite dans l’histoire, celle
d'avoir des connaissances et une pratique d'une discipline codante,
le numérique, que ne maitrisent pas bon nombre d'adultes y compris
leurs professeurs ?
Une mesure toute aussi radicale serait
d'organiser l'élection présidentielle et les élections
législatives le même jour, comme cela se pratique dans de
nombreux pays. Ainsi éviterait-on une campagne électorale
inutilement redoublée, avec comme conséquence une forte abstention
aux législatives. Un dispositif de deux urnes permettrait aux
électeurs de voter avec une certaine logique pour leur président et
pour leur député en même temps. Cette mesure provoquerait en outre
un rééquilibrage symbolique entre parlement et président, tout en
assurant une majorité à ce dernier.
Il faudrait aussi réduire le nombre
de parlementaires à l'occasion
de l'introduction d'une dose de proportionnelle. Et ce,
contrairement à ce qui s'était passé en 1986 où le nombre de
députés avait été augmenté de 491 à 577. Ce qui est trop, car
en y ajoutant les 348 sénateurs, la France compte 925
parlementaires!
On pourrait s'en tenir à 400 députés,
voire 300, et à 250 sénateurs, ce qui aboutirait encore à un total
plus élevé qu'aux USA (535).
Il faudrait également réduire
leurs multiples avantages qui sont considérés comme normaux
(par eux) bien que absolument hors d'atteinte des simples gens. Outre
une indemnité principale conséquente qui seule pourrait se
justifier, ils reçoivent des indemnités de frais de mandat, de
frais de secrétariat, de frais de circulation, de frais de
restauration, encore disposent-ils par ailleurs de la mystérieuse
réserve parlementaire ! Néanmoins chaque fois qu'il y a un
problème qui survient on crée des commissions extérieures pour les
traiter alors que le parlement devrait s'en charger.
Comment expliquer par ailleurs que les
trois anciens présidents de la République française n'aient pas
refusé une partie des avantages royalement excessifs dont ils
bénéficient à vie ? Ni que personne du personnel politique ne
l'ait proposé ?
Enfin il faudrait promouvoir le
vote électronique et le vote par internet qui ne figurent pas
parmi les dernières propositions, ce qui en dit long sur le déni
numérique de la classe politique ! En fait il faudrait en
généraliser la pratique pour toutes les élections, mais aussi pour
connaître l'état de l'opinion quasiment en temps réel.
Il serait en effet possible d’organiser
des consultations permanentes sur internet pour savoir ce que veulent
ou croient les Français, plutôt que de s'en remettre à des
sondages incertains que publient à longueur de temps les journaux.
Ce serait bien plus qu'une forme de
démocratie représentative puisqu’il s'agirait d’organiser une
sorte de prise de décision collective, universelle comme on dit le
suffrage universel.
A quoi on pourrait encore ajouter la
nécessité d'un nouveau design pour les bureaux de vote,
en particulier des isoloirs, pour qu'ils soient moins
vieillots et un peu moins tristounets !
9/4/2013 tous droits réservés / texte reproductible sur demande / m.à j. 18/7/2013