Jean Pierre Ceton
romans

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1-09 // 2-08 // 1-08 // 2-07 // 1-07 // BLOG COMP'ACT 06

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Juin à Décembre 2007

Julien Gracq, hier quasi inconnu du grand public et très peu lu du public des lecteurs, devenu selon les titres de presse « Géant des lettres françaises » et « Dernier grand écrivain français »... Qualifié dans toutes les dépêches d'auteur secret  retiré du monde littéraire, peu sensible aux honneurs etc... en des termes à peu près identiques à ceux utilisés à la mort de Maurice Blanchot...
Les Assouline et autres portevoix officiels de la banque centrale (alias Gallimard) ont larmoyé sur le fait que, refusé par cette maison d'édition, Julien Gracq avait dû se publier chez un éditeur marginal, du coup à ce jour toujours pas accessible en poche, donc absent des fameux linéaires des chaines de magasin, bien que publié vivant dans la collection Porsche de Gallimard...
Et, avec justesse, même si c'est comique, ont apologisé son livre brûlot, sur le milieu littéraire, de cette fameuse phrase selon quoi il n'a pas pris une ride.
Finalement ont paru éprouvé sincèrement de l'admiration pour celui qui a refusé les prix, et le Goncourt en particulier, après quoi eux ne cessent de courir...
Mieux vaut pour Gracq être mort que les entendre!

Les petites phrases, comme virgules dans la vie, se glissent dans le discours, conversation ou texte.
Il y en a des ringardes, comme: On est allé trop loin dans l'évolution... Des terribles: Depuis les années 1950, on se demande si les hommes sont encore des hommes... Des gâteuses: Avant ils savaient nous toucher, ils savaient relier les mots, ils savaient encore chanter...
Et bien d'autres, en tout cas authentiques!

Les 4 milliards de contrats d'armement qu'aurait signé la France avec la Libye relèvent d'une absurdité révoltante. Bien sûr si ce n'avait été la France, ç'auraient été d'autres Etats marchands comme il est arrivé pour le Maroc (USA) ou l'Algérie (Russie) etc.
C'est cependant absurdement bête parce que ces matériels sont à terme producteurs des fameux dommages collatéraux humains et surtout absurdement à contre-courant puisque tout de l'armement -la fabrication autant que l'utilisation- est archi pollueur et gaspilleur de ressources!
Finalement absurde et dérisoire si l'on considère l'argument selon quoi cela va fournir de l'emploi à des citoyen(ne)s à qui on demande d'installer des ampoules économiques dans leurs appartements équipés de fenêtres à double vitrage...

«Une espèce de» s'utilise de plus en plus au masculin et sort parfois même de la bouche de gens éduqués. Des gens qui pourtant le savent que espèce est féminin et ne s'emploie pas au masculin... Mais dire «un espèce de» paraît être une espèce d'habitude difficile à contrer, quand elle est prise cette habitude!
«Un espèce de» est en effet très répandu autant dans les conversations qu'à la radio ou sur les télés. Pourtant perçu, par ceux qui le remarquent, comme une faute de goût, voire un manque d'éducation...
En l'occurrence ce masculin se démarque curieusement d'expression comparable: une forme, une sorte de... D'un autre côté, il puise sa force par contagion d'autres mots proches tels que un genre, un mode.
Il reproduit sans doute le masculin de l'insulte: espèce de con! Parce que cette insulte ne supporterait pas d'en passer par son féminin: une espèce de con.
L'explication serait ceci: l'espèce est humaine, mais l'homme est masculin jusqu'à revendiquer d'en être le neutre.
Retenons plutôt ce que la science a apporté de plus rassurant au détour du siècle: il n'y a pas de races humaines mais une seule, autrement dit, il n'y a qu'une espèce d'homme.

L'objet livre a toute raison de perdurer en complémentarité avec la diffusion numérique en ligne. En revanche le support papier ne conservera probablement pas très longtemps son monopole, en tout cas dès qu'un objet livre à support numérique sera opérationnel et efficace, donnant les mêmes avantages que le livre papier, c-à-d les mêmes au moins. Avec en plus les possibilités de recherche à l'intérieur du texte, de stockage etc.
Il faut bien se faire à cette idée: dès que cette possibilité existera, cohabiteront les livres papier et numérique. Et le livre au support numérique se développera vraisemblablement beaucoup...
Voici d'ailleurs que la firme Amazon propose cet objet, usant d'un succédané d'encre, capable de contenir des dizaines de livres actuels, avec en perspective de ne vendre que des « livres » dématérialisés, téléchargeables en moins de temps qu'il n'en faut pour sortir un volume de sa bibliothèque et au moindre coût... Il n'empêche que la bibliophilie a de beaux jours devant elle.

N’était pas revenu dans cette ville depuis 20 ans, ni dans ce bar par conséquent où il se trouvait. Un vieux barman ressemblait à celui d’avant, mais c’était d'évidence un autre qui l’avait remplacé, parti à la retraite. Celui-ci devenu vieux à son tour.
Un vieux client semblait être le même que celui d’il y a 20 ans alors que c’était un jeune client d’il y a vingt ans, à son tour devenu vieux pour remplacer un vieux client de son époque.
Se retrouver seul à ce moment là quand on avait eu 20 ans comme tout le monde, 20 ans auparavant…

Dans son blog quasi officiel de l'édition, P. Assouline nous en apprend de bonnes sur les manières de son milieu. Ainsi Marie NDiaye qui tient compte «des remarques de son éditeur sur l'obscurité ou la longueur d'un passage... a compris que la noirceur et le pessimisme souvent reprochés étaient une facilité et s’est donnée le défi de les atténuer».
C'est à croire que la langue de bois est le socle même du style de ce bloggeur en conséquence impayablement drôle à son corps défendant.
En effet tous les auteurs ou presque de l'édition française depuis les années 90 pratiquent cette noirceur et ce pessimisme par simple mimétisme autant que par nécessité pour s'insérer dans le moule d'édition et s'assurer en conséquence un ticket d'entrée.
Pourvu qu'ils n'en viennent pas à pratiquer la blancheur et l'optimisme, ils en seraient capables, mais ce serait tout aussi peu pensé ni écrit et donc tout aussi ridicule... Puisque, s'il s'agit d'écrire, c'est selon soi de sorte de développer un monde et une pensée, de préférence sans que cela en ait l'air...

Hier, la défenseure des adolescents remet son rapport annuel, toute la presse titre sur les adolescents qui vont mal. Aujourd'hui, colloque international sur la sécurité informatique, les médias se lancent sur les mille et un dangers de l'internet... Voilà le monde des infos.

Les crimes d'honneur sont des crimes d'horreur. L'honneur de soi dès qu'il s'applique aux autres est plus qu'une horreur. Cela a donné les duels, les guerres, il est toujours à l'origine de la plupart des conflits et source de leur continuation. Et puis il justifie les pires abominations comme les crimes d'honneur encore répandus dans différentes régions du monde.
En Belgique récemment un frère a tué sa soeur devant le domicile familial après avoir provoqué une rencontre supposée de réconciliation. La soeur avait refusé un mariage forcé et entendait vivre l'amour de son choix. Pour le frère c'était semble-t-il une question d'honneur lui venant en droite ligne de ses ancêtres, c'était croyait-il son devoir de la tuer pour laver l'offense...

Des milliers de morts au Bangladesh, victimes du passage du cyclone Sidr. On n'avait jamais vu ça, disent des survivants, le plus puissant cyclone depuis 20 ans, précisent les médias. En 1970, un cyclone d'un autre nom avait provoqué la mort de 500 000 personnes. A la suite de quoi les «autorités» avaient décidé de créer un système d'alerte, de construire un réseau d'abris et, dès la prévision du cyclone annoncée, d'opérer des déglacements de population. Pas assez encore.

Les institutions courent après internet, elles ne se libèrent pas de leur lourdeur, multiplient les procédures d'inscription et de vérification, elles restent dans une sorte de suspicion à l'égard de ce qu'elles considèrent comme un nouveau média.
Les grands médias classiques courent aussi après internet. Dans des émissions spécialisées, ils jugent le net du haut de leur situation acquise. Portent des jugements condescendants, avancent de arguments critiques pour le mettre en cause, pas fiable, trop ceci, pas assez cela, dangereux... Et puis on perdrait toutes traces, il n'y aurait plus d'archives... Et voilà que si, des dizaines de millions de sites sont archivés, sous plusieurs dizaines de version comme il en est depuis 2001 pour ce site-ci, ou sis!

Une tendance au désarmement s'était amorcée dans les années 1990 après la chute du mur de berlin, à la fin de la guerre froide, que cela paraît loin déjà! Hélas, depuis les années deux mille (depuis le 11/9?) le réarmement s'est relancé et semble s'accélérer... Sans parler des pays ultra développés qui ne cessent de s'armer et de se surarmer, des pays pauvres ou peu développés se croient dans la nécessité de se doter d'armée et d'aviation à l'image des grands Etats etc...
Or le réarmement signifie consommation d'énergie et de matières premières, émission de CO2, investissement à perte humaine, tout le contraire du développement durable. Oui mais il signifie aussi emploi et croissance du PIB et développement économique et influence géostratégique pour les nations exportatrices...
Sans doute la plus grave des tendances lourdes de ce début du 21e siècle.

Dernières infos sur la fonte de la banquise arctique, une dépêche d'agence reprise plus ou moins par tous les journaux:
«On peut craindre la disparition de la glace de mer en été dans les dix à quinze années à venir, ce qui aura pour effet d'accélérer le processus de réchauffement et provoquera de graves bouleversement climatiques... Le grand public doit être averti des changements climatiques... Prévision pour l'Europe: une tendance au refroidissement, bien lire: refroidissement... »

Un bel exemple d'entêtement à refuser la féminisation des noms de fonction se trouve dans la signature d'une tribune publiée le 23/10/07 par Le Monde que voici: "Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, déléguée de l'Académie." Cette dame est tout à fait capable de démontrer que dans un cas on peut accorder au féminin et dans l'autre non.
Cela est cependant parfaitement illogique et renvoie un message de ringardise d'une institution dont on comprend qu'il ne faut plus lui laisser la charge de s'occuper de la langue française. En tout cas si l'on veut que cette langue reste une des dix langues vivantes pratiquées dans le monde.

La cartographie des mines «antipersonnel» posées durant la guerre franco-algérienne (1954-1962) le long des deux frontières marocaine et tunisienne vient enfin d'être remise aux autorités algériennes par l'armée française.
Pourquoi a-t-il fallu attendre précisément 45 ans pour le faire alors que ces mines signifient des milliers de morts, des vies brisées, des enfants handicapés, des paysans mis en danger... et qu'il resterait plusieurs millions de ces engins enfouis?
Pourquoi si longtemps alors que des équipes françaises de déminage ont participé à de multiples opérations sur le terrain des guerres finies?
Pourquoi n'avoir pas daigné fournir ces cartes lors des grandes campagnes contre les mines antipersonnel du début des années 1990?
Pourquoi ne pas les avoir livrées dans les années 1980 à l'occasion des vingt ans de la fin de la guerre, et même pour les dix ans, en 1972, ce qui aurait amorcé sinon une sorte de réconciliation, du moins un pardon possible libéré de l'arrogance...
Faut-il penser que c'est cela qui n'était pas possible, la sortie de l'arrogance, et que ce l'est toujours à peine, puisque l'on apprend que ce qui aurait emporté la décision serait l'urgence de lutter contre des factions terroristes qui réutiliseraient ces mines pour leur propre combat?

«Une écriture du malheur» s'est beaucoup développée dans une partie de l'édition, jusqu'à devenir tendance. Elle consiste à prendre une situation de malheur et à la développer jusqu'où ça fait mal et pire si possible.
En faire la critique n'est pas nier la réalité du malheur, ni privilégier une écriture du bonheur béat. C'est dire que l'écriture du malheur se substitue à une écriture de questionnements. Elle mime en effet une littérature oppositionnelle, celle qui s’écrit à contre-courant de la meute. En réalité elle renonce à son rôle critique pour décliner ce à quoi beaucoup de gens pourront adhérer sans écueil. Puisque cette écriture du malheur décrit tout comme si c’était déjà écrit: passé et repassé au moulin des convictions ultra bétonnées.
On voit alors qu'elle s'inscrit dans une logique de mainstream dont il faut dire qu'elle n'a pas de fin, cette logique, sauf à mener à la négation de la littérature.
Son seul avantage serait de démontrer a contrario et par l'absurde la nécessité d'une écriture du discernement.

Hélas le bruit de la parole vaine cache ce que l'on devrait entendre. Les médias se jettent sur ce qui peut le plus facilement passer à l'antenne, ou bien ce que les journalistes peuvent le plus facilement traiter, donc ce qu'ils connaissent ou les gens qu'ils connaissent. De nombreux exemples montrent combien les acteurs des médias les occupent d'une parole vaine. 
Citons le cas de Régis Debray, sans risquer d'accroitre son espace médiatique tellement il est grand. Un ou deux livres par an, une page entière dans Le Monde un peu avant les présidentielles pour cracher dans la soupe sans que l'on comprenne ce qu'il aurait voulu ou qui il aurait aimé soutenir... 
Le voici de retour avec un livre intitulé: «L'obscénité démocratique», on n'ose imaginer la réaction à ce titre (quel titre!) des birmans qui crient leur désir de démocratie dans les rues... Comme cet homme ne semble pas pouvoir se représenter  une mutation de la démocratie dans une perspective de modernité, il réclame le retour d'éléments du pouvoir passé, nous renvoyant au théâtre ringard et bourgeois du 19e siècle. 
Il se trouve qu'il va faire le tour des studios, que des journalistes vont se croire obligés d'en parler et que du coup un bon nombre de lecteurs vont se faire pigeonner. 
Le débat va alors porter sur le «y a plus de distance, y a plus de spectacle, plus de représentation, plus de légende...» et non sur la suppression de tout un tas de rituels ridicules, ni sur les possibilités de voter par internet ou sur l'organisation des élections le même jour, ou l'instauration du droit de vote à 16 ans etc...

Magie de présentateur de télévision: « Restez avec nous, après la pub, on vous dira tout ce qui va marcher dans les semaines qui viennent, en musique, livre, cinéma »...
Il n'y aurait donc pas de hasard!

Amie, quand tu dis: il ne se passera rien de bon, quand tu es pessimiste, c'est que tu te places dans le déjà écrit...
Mon optimisme, si je le revendiquais, ce serait en raison de ce que j'ai à écrire, de ce qui va s'écrire, de l'écrit à venir, le mien et celui des autres...
Je ne me sens pas dans une perspective de fin d'écriture

« Déculturation générale » écrit Finkielkraut dans le Journal du dimanche! Un mot qui fait partie des ces mots (maux) de chroniqueurs qui chroniquent régulièrement et toujours dans le genre c'est la fin de tout. Apparemment impossible d'écrire dans un autre genre, difficile d'imaginer une chronique qui s'appellerait «Culturation générale », pourtant pas si loin de la réalité. 
En tout cas, parler de déculturation générale c'est croire qu'à une époque (avant 1968 par exemple ou même au bon vieux temps du certificat d'études) il y avait une culture générale partagée par toute la population. Si cet homme le pense, il extrapole la culture d'une élite, et seulement d'une élite, en effet différente de celle d'aujourd'hui. Et si l'on tient à culture généralisée, elle était beaucoup plus militaire et religieuse, par exemple, et participait du dressage et du moulage en vigueur... 
On voudrait bien savoir si ce monsieur a fini par s'équiper d'un ordinateur, lui qui revendiquait de ne pas le faire, et si cela lui arrive désormais de naviguer sur internet...

Retour du débat sur l'école le samedi matin qu'une forte majorité de français souhaite voir supprimé sans réduction de jours de vacances ni mercredi sacrifié. Il faut se souvenir que les horaires des écoles ont été calqués sur les emplois du temps des parents, à une époque par exemple, beaucoup de travailleurs travaillaient le samedi matin... D'autre part, il faut mettre en question la  validité de ce savant calcul aboutissant aux 936 heures et 36 semaines de cours réglementaires pour les enfants du primaire, donc dès six ans, puisque c'est le mot: réglementaires. Pourquoi pas 1047 ou bien 854 heures? Surtout on doit considérer combien l'environnement culturel des enfants a changé depuis quelques années et bien sûr depuis 50 ans ou plus: accroissement des loisirs culturels, multiplication des chaines de télévision, accès à internet, autrement dit pluralité de sources éducatives hors de l'école... Bien entendu il faut qu'un accueil avec animation soit assuré le mercredi et le samedi matin pour les enfants des parents qui le souhaitent ou ne peuvent pas faire autrement...

Reprise de «Plus rien ne nous étonne, rien ne nous fait plus vraiment rêver», ou  «Tout de ce que nous apprenons chaque jour de ce monde porte à l'étonnement et même à l'enthousiasme» du blog du 10 juillet : L’Afrique possède potentiellement plus d’eau que l’Europe si elle récupérait son eau de pluie... La peine de mort est abolie dans plus de la moitié des Etats du monde… Davantage de forêt dans une moitié des pays, la forêt s'étend, replantée... Il y avait 100 millions de sites web en 2005 contre 19000 sites en 1995...

Nouvelle affreuse / nouvelle extraordinaire:
D'anciens militants ennemis d'Irlande du nord et d'Afrique du sud se sont rendus en Finlande où s'étaient réunis des représentants des différents factions qui s'opposent en Irak pour leur apprendre les méthodes de réconciliation nationale mises en oeuvre dans leurs pays respectifs...
La trahison, l'espionnage, le meurtre, l'attaque à main armée, le trafic de drogue, le viol, la sodomie, l'adultère, la prostitution et l'apostasie sont passibles de la peine capitale en Iran... Les pendaisons sont fréquemment exécutées à l'aide d'une grue.

La comédie ridicule des plagiats qui agite un petit secteur de l'édition s'est amorcée dans une revue littéraire, pourtant pas un endroit spécialement approprié pour dénoncer un plagiat commis par l'une de ses confrères d'édition, pardon consoeurs...
Comme ce n'est pas la première fois que la consoeur en est accusée, il est possible qu'étant de la même écurie elles partagent les mêmes préoccupations, voire qu'ayant finalement pas tant d'imagination elles collent trop à une certaine réalité et, du coup, pratiquent un genre identique, par exemple une certaine écriture du malheur...
Ce qui est surprenant c'est qu'elles n'ont pas l'air de voir le côté ridicule de cette bagarre, pour l'accusatrice, parce qu'il faut assez peu de dignité pour aller pleurer comme à l'école, sachant qu'il n'est pas facile de copier quelqu'un qui a une écriture singulière car alors ça se voit tout de suite!
Et pour l'accusée qui se défend, parce que c'était une question visible à la sortie de son premier livre...
Il est vrai qu'elle ne semblait pas se souvenir qu'elle avait lu Kakfa durant ses études.
Si des femmes s'empoignent comme des hommes, c'est qu'elles sont à un certain niveau de pouvoir,en l'occurrence leur seul objectif doit être de faire parler d'elles.

Un journaliste qui visite la bibliothèque de Ph. Sollers n'en a jamais vu d'aussi fournie. Cela prouve, rétorque Sollers, que je suis un moine de cette époque. Il veut dire un lettré curieux et connaisseur. Bien. 
Il faut cependant signaler que sa bibliothèque est quasiment une succursale de son éditeur et qu'en outre elle s'accroit chaque année d'un grand nombre de livres envoyés par les auteurs et les éditions qui espèrent obtenir quelques lignes dans l'une de ses chroniques. Bien. 
Sollers explique qu'il garde à portée de main un certain nombre de livres dont il a besoin... Ainsi l'Iliade et l'Odyssée qu'il relit en prévision d'une entretien sur la guerre. D'accord, même si l'on n'est pas sûr que cela soit suffisant pour parler de la guerre aujourdhui. 
Bien sûr Sollers en profite pour écorcher notre époque qu'il qualifie d'ignorante, en opposition justement à la connaissance que représentent tous ces livres. On sait pourtant que jamais aucune autre époque n'a autant développé l'éducation ni l'accès au savoir. S'il veut dire que les masses sont ignorantes, comment étaient elles en 1914-18 par exemple ou au temps de Napoléon ou encore sous le bon roi soleil? Pas une raison cependant pour que les médias entreprennent de les abêtir, bien d'accord...
Mais il faut avoir le courage de le dire: il y a aussi des livres qui participent à l'abêtissement des gens!

Une transformation de la distribution du livre s'est opérée en quelques années, des linéaires de livres en tant que produits culturels se sont ainsi installés dans n'importe quel supermarché des villes et des campagnes. On ne saurait dire s'ils se sont substitués aux librairies ou bien s'y sont ajoutés. En plus des produits grand public y figurent les grands textes classiques et parfois des livres de littérature.
Mais c'est surtout le top du top du marché de l'édition qu'on y trouve, comme par exemple le dernier livre en date du publicitaire homme de télévision, Beigbeder, proposé non seulement en linéaire mais en présentoir. Il faut donc imaginer le grand public lisant les histoires futiles et artificielles de ce livre, assez glauques, ou plutôt ne lisant pas ce livre qui en effet ne sera pas vraiment lu ou peu, déjà qu'il l'a été à peine par les critiques, acheté oui, en tout cas il sera vendu...  On voit alors la corruption de cette « élite » d'auteurs de livres tout autant manipulateurs que le système du capitalisme dont ils dénoncent la pratique de faire consommer le consommateur...
Autre exemple de cette corruption: la tromperie ou l'imbécillité des titres de librairie. Exemple, deux journalistes publient un livre sur l'éducation d'après 1968 intitulé: Comment nous avons ruiné nos enfants. Or les auteurs démontrent que l'éducation est plutôt meilleure, que les enfants sont mieux traités désormais etc... Donc un simple effet d'annonce pour rameuter les foules bien dociles!

Bergmann n'aurait pas supporté la mort d'Antonioni, du moins peut-on le penser, sauf s'il avait été dans l'incapacité d'en avoir connaissance. Je préfère penser qu'en l'occurrence il n'y aurait pas eu de hasard et que le grand cinéaste suédois aurait été affecté par la mort de son collègue italien, au point d'y voir sa propre mort.

Antonioni n'a pas supporté la mort de Bergmann, du moins peut-on le penser, sauf s'il était vraiment dans l'incapacité d'en avoir connaissance. Je préfère penser qu'en l'occurrence il n'y pas eu de hasard et que le grand cinéaste italien a été affecté par la mort de son collègue suédois, au point d'y voir sa propre mort.

Il n'y a pas si longtemps on n'était pas loin de penser que s'il y avait une vague de chaleur ici il y en avait une sur toute la terre, des inondations pareillement. Ces temps derniers le monde a l'air de découvrir les aléas de la météo.
Des inondations en Chine et en Angleterre, la mousson en Inde, une sécheresse comme rarement en Australie, des incendies gigantesques aux USA, la canicule en Europe du sud-est, de la neige à Buenos-Aires et même le mauvais été au nord de la France, des milliers de victimes, voire des millions de déplacés, impression de chaos, pas arrivé depuis quand? 20 ans, 60 ans, deux siècles, 5 millénaires?
Aurait-il déjà fait beau et calme uniformément sur toute la Terre?

Même si cela commence à changer, le net et les institutions ne vont pas très bien ensemble. Soit elles construisent des bunkers administratifs avec formulaires à remplir etc. Soit elles pratiquent la rétention d'information. Pour l'exposition Monumenta 2007 au Grand Palais -et sa si belle verrière-, un site proposait beaucoup d'infos sur les animations mais très peu de photos et surtout pas de visite virtuelle intégrale de l'exposition. Comme si les responsables avaient eu peur que les gens se contentent de cette visite et ne viennent pas sur place, alors que le plus souvent ces lieux d'expositions sont en limite de pouvoir accueillir tous les visiteurs...

Parfois, à propos d'un film ou d'un livre historiques, on dit qu'ils sont étonnamment modernes, même si l'action peut se situer plus d'un siècle auparavant, voire au 18e ou 17e... Époque en tout cas d'avant la modification des rôles homme / femme, antérieure à la contraception et à la libération des femmes, à la communication rapide, à la diffusion instantanée, à la multiplication des activités... Au moins qu'on soit moderne aujourd'hui comme on le dit des ces oeuvres-là.

Sans doute une bonne idée d'avoir invité des soldats des 27 pays européens de l'Union au défilé du jour. Fallait-il qu'ils se présentent sous leurs atours rappelant les années d'avant 1914: uniformes d'opérette, mouvements de mascarade et cadences martiales au son de musiques de série B? Les armées pourraient défiler plus simplement maintenant qu'on leur réclame surtout des interventions visant à ramener la paix ou à la maintenir. Puisqu'elles n'ont normalement plus comme objectif d'aller attaquer...
Alors c'est le défilé même de ce 14 juillet dont on peut se demander s'il est bien nécessaire. Mais qu'est-ce qui resterait si on supprimait tout ça?

«Plus rien ne nous étonne, rien ne nous fait plus vraiment rêver», cette phrase souvent reprise dans les chroniques des chroniqueurs réguliers me laisse perplexe. Tout de ce que nous apprenons chaque jour de ce monde porte à l'étonnement et même à l'enthousiasme. Outre les quantités de phénomènes insolites ou de faits divers tous plus stupides ou incroyables les uns que les autres, voir ce type d'annonces quotidiennes: Une bactérie change d'espèce par transplantation de génome... découverte de très anciennes galaxies au fin fond de l'univers... envoi sur Mars d'un robot chercheur de glace... une sonde pour percer le mystère de la naissance de notre système solaire... En fait je parodie Jules Verne qui n'était pas loin de penser que tout était devenu possible!

Un mouvement entamé il y a fort longtemps déjà mais qui parait s'accélérer, de plus en plus souvent des lois sont adoptées pour contrer des traditions. Ainsi en Egypte une loi vient de bannir l'excision des femmes, pratiques ancestrales répandues en Égypte justement et en Afrique, en particulier dans les régions rurales. Ancien rite de passage, croit-on, illustration en tout cas des violences exercées sur les enfants durant l'histoire, en réalité "moyen" de protéger la chasteté... 
Beaucoup d'autres traditions sont donc à terme menacées par les lois comme d'autres l'ont été déjà. Par exemple le code civil de Napoléon intégrait la possibilité pour l'homme de battre sa femme, disposition annulée par une loi des années... 1975.
Contrairement à ce qu'on dit, les traditions ont plutôt la vie dure!

Toutes les semaines à peu près parait un rapport un peu plus alarmiste que les précédents sur l'état de la Terre. Le dernier en date prévoit une élévation du niveau des mers non pas de quelques 40 centimètres mais de plusieurs mètres à horizon 2100.. Il conclut toutefois qu'une stratégie pour sauver la Terre impliquerait de trouver les moyens d'extraire une partie des gaz à effets de serre de l'atmosphère...  Ce serait encore mieux de les capter avant qu'ils s'y amassent. Mais quid du rapport du GIEC sur les solutions pour contrer la part anthropique de ce réchauffement climatique?... Disparu des ondes, évaporé du débat... Est-ce que les solutions proposées n'étaient pas assez anxiogènes? Il avançait en effet l'hypothèse d'un investissement d'un montant de... 2 à 3 % de la production mondiale annuelle pour y parvenir!

L'art contemporain est souvent décevant dans son absence d'audace, justement contemporaine. Il semble en effet se confiner dans un sorte d'esthétique régressive, contrairement à l'architecture, sans doute le véritable art de ce XXIeme siècle. Pas au hasard qu'il fonctionne alors le plus souvent sur le principe de la série, comme façon de ressasser. En exemple l'exposition au rez-de-chaussée du centre Pompidou: «Les messagers» du nom idoine de l'artiste (sans s) avec en l'occurrence un renvoi bien involontaire de l'extérieur juste séparé d'une vitre: une série de tentes au couleurs différentes de sans-abris et de leurs sacs plastiques étendus comme linge sur corde ...

Qu'est-ce qui s'accroit le plus, la fréquence des phénomènes extrêmes comme on nomme un peu vite toutes perturbations d'importance, orages ou tempêtes etc. Ou bien celle des alertes vigilance de la météo? Certes la modification du climat doit en toute logique entrainer une modification des phénomènes météo. Je m'interroge toutefois sur la faiblesse de cette allégation: «on a bien vu ce que ça a donné le réchauffement climatique à la Nouvelle Orléans avec le cyclone Katrina» entendue à longueur de discours. Car même s'il était un des plus vastes de mémoire d'homme et de service météo, un autre cyclone dans le Texas voisin en 1900 avait fait plusieurs milliers de morts. 
En plus qu'à NO les causes du drame humain relèvent d'abord du fait que les digues n'avaient pas été confortées comme elles auraient dû l'être et qu'en outre les secours ont été défaillants...

2007 / tous droits réservés / texte reproductible sur demande




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