2012 // 2011
// 2010 // 2009 // 2-08
// 1-08 // 2-07 // 1-07
// COMP'ACT 06
On l'a passé, le cap de l'année
nouvelle, dit-il fièrement à son voisin. Il répète: oui, une
fois de plus on l'a passé, alors que l'autre répond « un de
moins !»
-Ah vous dites ça, vous ?
-Oui, un de moins, en tout cas c'est
fait
-Donc c'est un de plus! Vous savez, on croit qu'il y a une
césure, pas du tout, rien a changé
-Sauf peut-être l'inversion des pôles
magnétiques du soleil qui vient de s’achever à mi temps du cycle
solaire de 22 ans, les aurores boréales et australes devraient être
plus fréquentes cette année...
Croisé la Weine, fâchée avec moi
pour une mauvaise raison depuis deux décades au moins. Lui ai fait
un signe de main répété, comme si je l'avais fait à l'un des
personnages de mes romans que j'aurais rencontré par pure absurdité
dans une rue et non dans son livre.
A quoi elle a répondu par un sourire
complice, du fait que je devais avoir l'air en effet d'être en
voyage dans mes livres, alors que je remontais à pas rapide la rue,
non pas des Martys mais celle de la Gaité.
Il a fallu que j'aille à Lisbonne pour
découvrir que Pessoa signifie personne !
Et en effet Fernando Pessoa a été
personne toute sa vie ou presque, en tout cas pour la société de
son époque, à part pour quelques éclairés ou proches qui voyaient bien
qu'il était une personne.
Ecrivain sans livre de son vivant,
pratiquement, n'ayant publié qu'un livre l'année d'avant sa mort
(1935) outre des textes ou poèmes dans des revues anglaises et
portugaises dont la sienne.
Donc un écrivain pas écrivain pour
ses contemporains, mais en même temp une vraie personne sans doute
parmi les plus porteurs d'individualité de son temp.
Désormais si
reconnu en particulier par L'intranquillité (livro do desassossego)
publié en 1982 :
« Levo comigo a consciencia da derrota
como um pendao de vitoria »!
Ma voisine me parle. Je lui parle. Elle n'aime pas la foule, ni la
ville ni les téléphones et pas le numérique.
Elle trouve qu'il n'y a pas d'eye contact à Paris. Non, elle
ne croit pas que les gens se regardent en se croisant dans les rues.
Tout ce dont je lui parle, de ce que j'écris sur mon site, elle le
conteste, elle le refuse.
Je sais que ce que j'écris est souvent contre-intuitif.
J'admets que mes écrits mettent en cause les convictions
majoritaires. Mais sans doute bien davantage la bien-pensance du moment, pas si minoritaire que ça !
Georgia trouvait qu'il y avait beaucoup d'eye contacts à
Paris. Elle en était toute étonnée, quoi ? elle aimait bien
que les gens se regardent dans la rue, sans gêne et pas plus que ça.
Georgia était géorgienne, ce qui pourrait expliquer qu'elle en ait
été frappée, son pays restant marqué par des traditions excluant
de se regarder dans les yeux. En tout cas pour les femmes, les
inférieurs, et même les hommes entre eux au risque de provoquer des
bagarres.
C'était aussi la première fois qu'elle venait à Paris. Elle a
parlé de « eye contacts » parce qu'elle ne parlait pas
français, langue dans laquelle on dirait « échanges de
regard » ?
Est-ce que le « eye contact » est également développé
dans les grandes métropoles internationales ? Oui, à New York
ou à Londres, certainement. Encore que Georgia se rendait assez
souvent à Londres pour son travail de banquière.
Peut-être qu'une certaine mode s'était développée à Paris,
progressivement devenue typique à cette ville ? Tout comme
s'était imposée le fait de se regarder dans les yeux en levant les
verres avant de boire.
« Qu'était-ce cette nouvelle manie de se regarder en
trinquant, avant on ne faisait pas cela », avait martelé un
défenseur de « ce qui était », de fait opposant
à la nouveauté, sans qu'il en puisse rien.
Moi j'y vois un sursaut dans les mœurs, des individus en tant
qu'individus se regardent facilement en se croisant dans la rue ou
ailleurs, au contraire des sociétés autoritaires et pénitentiaires
où l'on se mate de côté en baissant les yeux.
Les humains peuvent se payer le luxe d'échanger des regards,
éventuellement avec le sourire en plus !
Certains disent : c'est important
pour un écrivain de garder le sens du réel.
Et pour cela, ils vont donner des cours
en prison et/ou entreprennent des ateliers d'écriture dans les
collèges. Ce qui est respectable par ailleurs.
Que disait sur le réel, l'auteur
d'Impressions d'Afrique,
Raymond Roussel ?
« Ne pas laisser entrer le
réel », il aurait écrit ?
Ce qui voudrait dire, selon moi, ne pas
laisser passer ce qu'on appelle le réel, le plus souvent réduit à
la tapisserie des clichés !
Car le réel pour beaucoup est fait de
croyances qui à l'analyse sont fausses ou bien se trouvent être les
données d'un réel antérieur.
Curieusement, alors que je prônerais
plutôt de s'éloigner du réel de sorte de produire d'autres
réalités, on me reproche parfois une forme de réalisme que je
mêlerais à une écriture un peu déjantée, why not ?
Pourquoi pas, déjantée, l'écriture,
si c'est un moyen de sortir du réalisme, même si je ne suis guère
passionné par les métaphores
automobiles ?
Pourquoi pas y aller en effet?
A la
terrasse du R, il restait une table, une seule à l'abri de la pluie.
Ça que j'avais repéré et, aussi, tout de suite vu qu'à la table voisine
se
trouvait la belle philosophe, en compagnie d'une amie. Je me suis
assis à côté de cette dernière dont je ne pouvais voir le visage
tandis que, sans trop en avoir l'air, je visualisais facilement celui
de la belle philosophe qui s'animait fébrilement dans la conversation...
Quand
elle sont parties, j'ai levé la tête pour les regarder.
Très
précisément, j'ai adressé un sourire à son amie, passée
devant moi en premier, puis j'ai souri à la belle philosophe quand
elle est passée à son tour devant ma table.
Elle a
eu l'air un peu surprise, m'envoyant cependant une esquisse de
sourire.
Les
deux filles se sont quittées devant la terrasse, s'enlaçant d'un
chaleureux au revoir.
La belle philosophe qui se
dressait sur ses jambes pour atteindre le cou de l'autre, beaucoup
plus grande, s'est retournée un
instant pour me regarder tout
en restant contre
son amie.
Ainsi
avons-nous échangé un regard qui était un « eye contact »,
avant qu'elle s'éloigne, disparaissant sur un rythme de marche souple,
à
peine dansée.
Il y a peu de temps encore l'intelligence n'était pas si
bien vu que
ça. « Encore un qui veut faire l'intelligent » était,
on ne sait pourquoi, une remarque de choix.
De même qu'il est courant d'entendre des gens préférer les tripes
à la raison, l'affect à l’intelligence, il reste une mauvaise
image de l’intelligence.
Et voilà que, autour de nous, tout va devenir intelligent, les
objets ne seront plus inertes mais capables d’actions
intelligentes. Certains parlent d'injecter de l'intelligence dans
l'espace de vie des humains.
Bien sûr, qu'est-ce donc l'intelligence d'un aspirateur autonome ou
d'un téléphone dit intelligent, qu'est-ce donc par rapport à
l'intelligence humaine quand elle intervient dans les meilleures
circonstances !
Par exemple pour alerter d'un danger, du tsunami aux épidémies,
pour empêcher une bousculade dans une foule en délire de pèlerinage
ou de match de foot. Ou pour nous faire passer par le meilleur chemin
de sorte d'aller là où on veut aller.
Hélas, le tout venant c'est notre innocence de chaque jour, car nous
sommes ignorants de ce que notre vie est l'objet de niveaux
sous-jacents
actifs.
Avec l’intelligence, c'est plus de conscience qu'il nous faudrait.
Tu me dis que je m'en prends à
l'acteur Nicolas Bouchaud ? Mais non je ne m'en prends pas à
lui (24
novembre 2013).
J'entends sa phrase affirmée, « notre
société est malade », citée dans Le Monde. D'autres avant lui
l'ont dite, ça se dit même couramment dans les cafés.
Je m'en prends oui à cette phrase,
d'une part parce que selon moi elle est inappropriée (Sortir
de la régression), et peut-être bien que cette société est moins
malade que certaines du passé, ou que d'autres de diverses régions
de la Terre.
Mais surtout parce qu'une part
importante de la population pense vraiment que la société
contemporaine est malade et que ce peut être une justification à
voter pour l’extrême droite.
Ce n'est donc pas la peine de conforter
cette ineptie, à travers une declaration de plus reprise en titre
racoleur par le grand journal du soir !
Courageuse
cette femme, dit une journaliste à propos de la ministre atteinte
d'un cancer au moment du pic de la loi sur le mariage pour tous,
c'est-à-dire au plus fort de la contestation, manifs de rues et
chauds débats au parlement, entre la première lecture à
l'Assemblée et au Sénat. Courageuse, selon cette même journaliste,
d'avoir subi sa maladie tout en assurant son job de ministre de la
famille. 24
novembre 2013 "Notre société est malade",
cette déclaration de Nicolas Bouchaud, selon
Le
Monde « l'un des acteurs les plus flamboyants du
théâtre
français », est redoutable. En pensant à Marx, redressons un peu les choses, comme il l'avait
fait de la philosophie de Hegel : il ne faut pas avoir comme
objectif la stabilisation de la température de la Terre mais la
limitation des émissions de CO2. Il y a un bug dans la proposition de loi sur la prostitution
examinée par les députés français ce mois-ci. Elle prévoit en effet à
la fois l'abrogation du délit de racolage (instauré injustement sous le
précédent gouvernement) et la pénalisation de l'achat d'acte sexuel
(voulu par l'actuel sur le modèle suédois). Dans la série des incompréhensions sur notre époque à travers des
phrases glissées dans le discours comme évidentes de vérité : Paris, mardi soir dernier, au carrefour Saint-Germain, devant la
brasserie Lipp, près de ce qui était le fameux Drugstore, un petit
rassemblement d'une centaine de personnes portant pancarte : Medhi
Ben Barka, vérité et justice, droit à la vérité... Dans la rubrique « si on ne fait rien »... Le charbon
pourrait devenir en 2020 la première source d'électricité dans le
monde. En Allemagne, selon la presse, on déplace des villages pour
exploiter la lignite et on recourt aux centrales au charbon pour
suppléer à la fermeture des centrales nucléaires. En Chine, des
centaines de centrales au charbon sont en construction!
Une véritable incompréhension de l'époque se découvre à travers des
phrases anodines glissées dans le discours, comme si elles étaient de
l'avis de tout le monde, par habitude, bien entendues et
vérifiées ! Comment peut-on prétendre parler de l'époque présente en restant
accroché aux normes d'avant les années 1950 ? Que son spectacle soit interrompu avant-hier par une alerte
incendie a mis très en colère Yv-No, ce qui peut se comprendre. Elle a raison la fille d'Ormesson, l'éditrice, la fille du père.
Elle s’inquiète pour la lecture, après avoir constaté, lors d'un retour
en train vers Paris d'un groupe de participants à une manifestation
littéraire, que presque tous occupaient leur temp sur téléphone
intelligent, tablette ou ordinateur. -Tu as raison Yv-No, la société d'hier est déjà morte! La bataille de Solférino de Justine Triet a -non pas une
happy end, mais une fin pacifique. La production artistique en
général, celle des livres par exemple est devenue si massive qu'il
est de plus en plus difficile d'y trouver une hiérarchie
intellectuelle fondée. J'ai bien vu que tu avais corrigé mon orthographe de
« existenciel » en existentiel. Sans doute par ton correcteur
automatique. Je l'avais écrit spontanément. Une tempête tropicale (Manuel) et un ouragan (Ingrid) ont abordé
les côtes mexicaines, le samedi 14 septembre, celui-ci par l’est, la
première par les côtes du Pacifique. La concomitance de ces deux
phénomènes est remarquable, selon Météo-Paris. Le pont d'Algeciras, 5ème phrase de la page 55 : Parmi la multitude de conneries truffant ce monde qui par ailleurs
produit au moins la même multitude de transformations magnifiques, il y
a des choses aussi banales que l’utilisation de souffleuses pour
amasser les feuilles mortes. Yves-Noël Genod présentait hier aux Bouffes du Nord une copie de
travail, ou « la version des commencements », d'un spectacle
qui sera donné au même endroit en avril. Je lis ici et là que c'est fini le bureau même s'il y a des retours
arrière comme chez Yahoo. Fini donc le bureau plus ou moins personnel,
individuel ou collectif, on peut désormais travailler partout dès lors
qu'il y a une connection internet! Un cinéaste cherche un sujet pour faire un film, il hésite d'abord
entre l'histoire d'un homme âgé qui aime une très jeune femme, celle
d'un handicapé qui souffre du manque sexuel, d'un ouvrier immigré qui
vit dans la solitude des cités... Je n'ai pas le dégout de mon époque, qui est une vieille tradition
chez les clercs. Je l'aime tout en jugeant nombre d'évènements et de
comportements détestables, ou archaïques, ou imbéciles, et souvent
évitables, tandis que je me réjouis d'un certain nombre d’évolutions
qui sont de vraies novations dans l'histoire de l'humanité. Ce jour correspond au "Global Overshoot Day" ou "jour du
dépassement planétaire" selon Global Footprint Network, qu'elle
qualifie de "jour triste et solennel". Un homme en désarroi : « Nous sommes en période de
délitement, de disparition des bases du vivre ensemble. Il fait
réinventer du lien social » Parution au Journal officiel ( n°0174 du 28 juillet 2013 page 12688
texte n° 33) de la traduction de « Binge drinking » qui donc
se dira en français « Beuverie express ». Plus on est dans la conscience, et plus on est dans la ferveur de
la vie. Mais ce n'est pas sans frayeur, ni angoisse. Un couple de japonais, armés comme il se doit, a décidé de
"prendre" le quartier. Ils se postent là où ils le peuvent, debout,
accroupis, quasi allongés, et prennent en photos tout ce qui les
intéressent, y compris les chats s'il y en a. Tout ce qui peut être
pris d'un point de vue de photographe, une inscription étrange, par
exemple l'une d'elles qui ne me paraitrait pas étrange à moi qui habite
ce quartier. Vague de chaleur sans précédent en Chine, des températures
caniculaires record, inédites depuis au moins 140 ans : 39,8 °C
ces derniers jours à Shanghaï (presse). J'ai trouvé en tout et pour tout 4 informations concernant la
France en une semaine dans un journal local aux confins sud de l'Europe. Une mère, son mari et leurs deux filles petites (genre 4 et 6 ans)
s'installent à une table d' une terrasse de café que vient de quitter
un client. Sur la table, il reste un fond de bière et un petit pot de
cacahuètes qu'il n'a pas touché. Enfin une illustration convaincante de ce qu'est une écriture de
simple récit par rapport à celle d'une écriture écrite. L'enterrement de Mathieu Bénézet a eu lieu ce mercredi à 10h au
cimetière parisien de Bagneux. Il y avait là tout un groupe d'amis qui
ne se connaissaient pas tous. Plusieurs ont lu des extraits de ses
poèmes. C'était triste et émouvant. « LECTRICE, LECTEUR, Je redécouvre non sans rire ce début d'article publié dans Le
Monde du 14.01.1998 : Bien sûr je suis dans l'impatience de voir éditer mon roman. Mais
j'aime beaucoup le travail que je fais sur ma page internet. C'est un
travail de décryptage des choses du monde à travers une écriture de
l'écrit. Dans la rubrique le désarroi des clercs :
« Est-ce qu'il y a aujourd’hui des Mozart, des Freud, des
Einstein? », demande l'un deux qui soutient que non, « notre
époque ne produit plus de grands penseurs ou de grands artistes ». Un chroniqueur politique qui a été de tous les débats depuis au
moins 40 ans (au point d'avoir refilé ses tics à d'autres
chroniqueur(se)s), jette l’éponge, comme on dit à la boxe. 1984, le roman d'Orwell, a vu ses ventes spectaculairement
augmenter de par le monde depuis la révélation de l'existence d'un
programme de surveillance des données téléphoniques et numériques
(PRISM) par les services secrets américains. Quelques idées d'architectes soumises à l'Atelier international du
grand Paris (AIGP) : La scène internationale est de plus en plus marquée par un conflit
d'opposition entre valeurs traditionnelles et valeurs occidentales. En Turquie, des musulmans libéraux revendiquent un mode de vie
libéral. Assez rare ou étonnant pour être remarqué. Interdiction, suite, avec un
autre son de cloche. A Istanboul, les manifestants se plaignent par
exemple de ce qu'« il faut pas boire, il faut pas
fumer ». Une plainte résumée par un
« On a plus le droit de rien » se répand telle une conviction
profonde dans les raisonnements simplistes et les décors populistes. Elle dit « Typiquement »,
et hop, la phrase est partie ! Un printemps pourri, un mois de mai gris et pluvieux. Selon meteo-paris, il faut remonter à
mai 1983 pour trouver une météo comparable, la dernière semaine de ce
mai-là avait été quasi hivernale, il est vrai suivie d’une vague de
chaleur début juin. Après l'e-Etat, l'Estonie va créer l'e-citoyen. Par la
généralisation d'une carte d’identité numérique utilisée comme pièce
d’identité et/ou pour donner une signature numérique. Parmi les personnes jugées les lendemains de manifestations
violentes, se trouvent le plus souvent beaucoup de paumés ayant eu le
tort principal de se trouver là. Et qui en tout cas n'étaient pas les
casseurs recherchés. Deux salles d'exposition situées de part et d'autre d'un patio
ouvert où se tient une réception, tel est le décor du vernissage des
travaux du peintre. «Aux Philippines, des chercheurs de l’Institut de recherche
international sur le riz ont réussi à en croiser une variété sauvage
très particulière, capable de résister au sel. De nombreuses terres
actuellement stériles pourraient alors devenir cultivables. » Toutes ces choses merveilleuses
appréhendées, ressenties, aperçues, presque pensées, mais que je
ne sais pas encore nommer. Illégitime la dette, celle de la France, accumulée depuis les
années 1975 ? Et fortement accrue à la suite de la crise de
2008 ? Des personnels de Pôle emploi Paris ont dénoncé récemment l'envoi
de lettres écrites en un langage administratif incompréhensible qui
faisait que des gens du coup demandaient un rendez-vous pour comprendre
ce qu'il leur avait été envoyé. Emmanuel Todd, démographe, anthropologue, et un peu gourou de la
classe politique, vient d'écrire un bouquin (comme il dit) dont le
contenu scientifique fait découvrir une France qui n'est généralement
pas décrite ainsi, celle d'une population de haut niveau d'éducation,
avec un taux de suicide faible, une occurrence d'homicide en
diminution... Une mésange cherche à grimper le long d'un miroir, inhabituellement
posé, comme elle s'en est bien rendu compte, dans un jardin. Elle ne
cesse de monter descendre. Elle cherche quoi ? A entrer dans le
miroir, le traverser, passer de l'autre coté ? Ou comme Narcisse,
elle joue simplement de cette figure non identifiée qui se meut en même
temps qu'elle à l'identique. Sauf erreur des arpenteurs, l’astéroïde qui, le même jour que celui
de l'explosion au dessus de la Russie d'un autre astéroïde de 10000
tonnes, est passé donc le 15 février 2013 à tout juste 27800 kms de la
Terre. Albert Eisntein mis en cause par les ultra-conservateurs
américains, rien d'étonnant. D'ailleurs il faut s’attendre à tout avec
les fondamentalistes et autres intégristes de toute croyance, sans
qu'ils puissent nous surprendre pour autant. « Une affaire profondément triste pour la démocratie »,
il ne faut pas exagérer ! Qu'un politique ait menti jouant les
pompiers pyromanes est sans doute détestable. Qu'il se révèle un
corrompu forcené tant il a été loin dans le mensonge est assez
stupéfiant. Mais les hommes politiques sont probablement à l'image des
Français, pas plus corrompus que la moyenne. Et sans doute pas plus
menteur non plus, la moyenne prenant en compte nécessairement les
extrêmes. Yv-No ne met plus au singulier de s à temp dans ses chroniques. Il
avait dit qu'il était pressé d’écrire le mot corp sans s au singulier.
Mais cela a dû lui paraitre plus difficile. Ou alors il ne se sert pas
du mot en ce moment, ce qui m'étonne... Le bout du tunnel est une expression qui revient depuis peu pour
décrire l'évolution de l'enlisement économique qui est, en
l’occurrence, comparé à un tunnel dans lequel on serait plongé. Avec
comme variantes : « on commence à voir le bout du
tunnel » ou « on ne voit toujours pas le bout du
tunnel ». La sonde Voyager I, lancée en 1977, a-t-elle déjà ou est-elle sur
le point de sortir du système solaire ? Certains chercheurs le
croient, la Nasa le prédit dans quelques mois ou quelques années,
avançant que la frontière n'est pas fixe et serait plutôt une zone
incertaine aux dimensions gigantesques ! Seule certitude, la
sortie de notre système solaire apporterait la preuve qu'il y a bien un
« dehors » à ce système...
Il fallait s'y attendre, des concepteurs ont matérialisé le
dispositif ad hoc pour les signatures de livres, bien présent désormais
au Salon du livre de Paris à l'avant des stands de certaines grandes
maisons d’édition. Le premier traité international sur le commerce des armes
conventionnelles (TCA) sera-t-il adopté à l'ONU cette semaine par les
193 pays membres en train de négocier ferme ? Ce serait une grande
victoire sur l'adversité, surtout s'il s'agit de limiter ce commerce de
façon significative. Ce serait un grand pas de civilisation aussi. Une réforme du mode d'élection des nouveaux conseillers
départementaux bien que rejetée au Sénat après avoir été approuvée par
l'Assemblée nationale devrait voir le jour en 2015. Quel dommage ! Les soldates Femen
ont comme règle de ne pas rire durant leurs interventions publiques
sein-nus (topless en français). C'est pour elle une garantie de
réussite, le rire apportant une connotation de manque de sérieux. C'est pour un devoir de français? Il y a encore une dizaine d'années on estimait que
le cerveau possédait plusieurs millions de neurones. Désormais on
fait état de 85 milliards de cellules nerveuses, connectées entre
elles par 1000 à 10 000 synapses chacune. Est-ce que cela fait du
cerveau humain un des objets les plus complexes connus dans l'Univers
que l'on connait si mal ? Faut-il parler de tout, écrire sur tout, donner un avis sur tout ce
dont il est question? L'écrivain américain, Philip Roth, ne veut plus écrire de fiction,
il en a bien le droit. Il se plaint qu’écrire est une vie continuelle
d’astreintes. Certainement vrai, Duras parlait de la douleur d'écrire.
L'étonnant est qu'il ne parle pas du plaisir durant l'écriture,
seulement éprouvé le temps d'une semaine et demie après avoir terminé
un livre, avoue-t-il. Le niveau des élèves en France baisse. Avant, tout le monde le
disait mais c'était faux, cette fois c'est vrai, écrit l'historien de
l'éducation Antoine Prost dans Le
Monde du 20/2/13. On est parti pour le « low cost » qui pourrait se dire bas
prix ou bon marché avec un nouveau TGV qui se nommera
« Ouigo » et qui aurait pu s'appeler Onyva. Dans la série: « on ne peut plus rien faire maintenant »,
la ville de Paris, qui met en place des éteignoirs à cigarettes, rend
désormais passible d'une amende de 35€ le jet de mégots de cigarette
sur la voie publique. C'est un geste courant, une dernière aspiration
de fumée et puis s'en suit le jet nerveux du mégot encore fumant qui
atterrit plus ou moins aléatoirement au sol. Il est courant d'entendre déclinée l'idée selon quoi la société
démocratique, sous ses allures « libérales », ne serait
qu’une vaste entreprise de calibrage généralisé des faits et gestes de
ses citoyens. Jusqu'à sa traduction dans l’expression populaire :
« maintenant on ne peut plus rien faire » ! J'ai hiberné quelques jours, suite à une contrariété... Une
contrariété ? Tu sais, il y en a dans la carrière d'un écrivain
qui ne fait pas carrière... Pas carrière ? C'est ce que j'avais
écrit dans mon premier roman : pas de métier, pas de carrière, que
de la vie...
Je ne voudrais pas jouer les rapporteurs mais l'autre soir vers les
21h, carrefour Balin à Lutèce city, les feux de circulation ne
fonctionnaient pas. Du coup les voitures jouaient avec les bus pour
passer le carrefour tandis que les passants essayaient de les éviter en
le traversant. À la bonne heure, un homme de service équipé de
vêtements fluos est arrivé pour apposer un panneau provisoire muni de
lumières clignotantes signalant que les feux étaient éteints. Hélas à
peine l'homme de service reparti, les lumières clignotantes censées
attirer l'attention des conducteurs pressés ont cessé d'émettre le
moindre signal. Il fallait accepter le fait que la zone était en
extinction momentanée. La honte: réédition d'un livre parodiant Duras d'un certain Patrick
Rambaud , certainement habile imitateur au point d'être capable de
traiter des centaines de pages censées la parodier. Sauf que sa parodie
est d'une vulgarité absolue, faisant preuve bien sûr d'une
incompréhension totale des écrits de Marguerite Duras et montrant
surtout une absence de perception et/ou de connaissance de la
littérature. Il pleut sur Paris. Il y fait moins froid que les jours derniers
(6° à 12h) mais il pleut. Et il va sans doute pleuvoir même si la météo
annonce des éclaircies en seconde partie d'après-midi. Ce temp maussade
risque de ne pas faciliter une participation massive à la manifestation
prévue à 14h pour soutenir le mariage pour tous. Encore qu'on peut
penser que la pluie ne va pas arrêter les participants de participer. J'aime la liberté dans laquelle j'écris en ce moment. Celle que
j'ai quand j'oublie les éditeurs à la recherche de produits que je n'ai
ni envie de lire ni envie d'écrire. Quand alors je peux écrire sans la
moindre pression de devoir faire ceci ou cela, ou correspondre à,
m'aligner sur. Et sans avoir à ânonner les bons clichés... Rappeler aux amnésiques écrivains qui ne savent plus répondre à la
question de savoir à quoi sert la littérature, qu'elle invente le
monde. La littérature sert à inventer le monde. Tarantino en bagarre avec un journaliste de la BBC (channel 4) qui lui demande
pourquoi la violence est une part prépondérante de ses films et
manifestement un élément de plaisir pour beaucoup de ses spectateurs?
Et pourquoi cela semble admis d’aller au cinéma et d'apprécier la
violence qui y est montrée? Et encore s'il est si sûr qu'il n' y a pas
de lien entre prendre du plaisir à la violence dans ses films et
pareillement à la violence de la vie réelle? La dernière amie que j'avais eu l'an dernier ne supportait pas de
téléphoner. En tout cas je ne devais pas l'appeler mais lui envoyer des
textos. Ensuite, elle avait préféré que je lui écrive des mails. Elle y
répondait rapidement, pour moi cela n'y changeait rien, c'était comme
les textos, je la joignais de toute façon avec mon téléphone. « L'époque était triste (en 1984), moins
qu'aujourd'hui »... « 2012 n'aura pas été "une année négative" pour l'industrie du
livre », déclare le président du Syndicat national de l’Édition, à
peu près comme le président précédent l'avait fait l'année passée selon
Actua Litté (actualitte.com). 31/12/12, 23h 31, place Saint-Germain-des-Prés, un couple m'aborde,
la femme sourit, l'homme demande: excusez-moi, vous êtes d'ici ?
on m'a dit de venir dans ce quartier, qu'il y avait une ambiance sympa,
et y a rien, personne / Oui, mais il pleut, enfin, c'est très curieux,
depuis une demi heure je me promène dans les rues, elles sont vides en
effet, il n'y a personne, les gens sont dans des fêtes intérieures... /
C'est la vérité ce que vous dites, ou vous faites de la poésie ? /
Les deux ! (rires)
Une cheffe de petit parti écologiste interviewée par une télé
depuis sa résidence de campagne, regarde le ciel, elle dit :
« voyez, nous sommes dans le Gard (France), il fait 14° à 10h du
matin ! » Et elle embraye sur le réchauffement climatique. Stupéfiante, cette conviction de beaucoup de scientifiques que, si
l'on ne sait pas encore, on est sur le point de savoir, de connaître,
de comprendre tout. On ne sait pas encore s'il y a de la vie ailleurs
dans les cieux, on ne sait pas encore quelle est l'évolution probable
de l'univers, on ne sait pas du tout ce que veut dire cette planète
récemment découverte qui n'aurait pas de soleil etc. On le saura
prochainement, bientôt, on est pas loin d'avoir tous les outils pour
savoir.
Certes, mais non pas.
Son courage a été celui de défendre
cette loi envers et contre des forces redoutables. Au point d'en
avoir une maladie. D'ailleurs elle a l'a bien dit, qu'elle était
« une ministre malade mais pas une malade ministre ».
Elle a raison.
Bien sûr ce genre d’allégations mettant en rapport
effet et cause est quasi impossible à mettre en lumière. Chacun
a sa façon d'entrer en maladie,
précise la ministre.
Souvenir de cet homme, commissaire au plan (le
dernier, en 2005), qui apprend par un communiqué de l'AFP
que le commissariat au plan est supprimé par le gouvernement de
Villepin.
L’homme qui était philosophe mourra d'un cancer
fulgurant au cerveau en moins de trois mois ! J'ai toujours de
l'amitié pour lui.
28 novembre 2013
K. me demande si je fais toujours des
trucs comme ça dans mon coin, si je ne fais que travailler sur
internet ?
Mon coin, c'est là où j'habite et où
je vois les amis ou autres voisins de passage. Sur internet, c'est le
monde global et ses millions de locuteurs francophones.
Chaque jour des gens arrivent sur mon
site, consultent un de mes livres ou lisent quelques lignes d'un
texte ou l'autre, certains y restent plus d'une heure...
Avec K on avait bien parlé, toute une
fin d'après-midi.
Quelques jours avant je lui avait écrit
un texto pour lui proposer ce RV. J'avais écrit « See you »
en formule de politesse, si l'on peut dire.
Un quart d’heure après, l'idée
m'était venue de vérifier le texto, s'il avait bien été envoyé.
En fait le correcteur m'avait joué un tour, j'avais envoyé « Sexe
you » au lieu de See you.
J'avais subito renvoyé un texto
d’excuses: Sorry le correcteur a corrigé See you. Je suis désolé,
bien lire See you !
Elle avait répondu qu'elle aussi ça
lui arrivait parfois de draguer en envoyant des textos.
J'ai eu beau m'excuser à nouveau et
lui assurer que ce n'était pas intentionnel, même si je trouvais ça
drôle ce « Sexe you »... Je crois qu'elle a continué de
penser que je l’avais fait exprès.
En effet elle peut être
revendiquée tout autant par des activistes de droite que de gauche,
ces derniers dénonçant par exemple la financiarisation du
capitalisme, et les premiers s'en prenant au mariage pour tous.
En outre, celui qui relance cette affirmation récurrente devrait
immédiatement pouvoir indiquer à quelle époque notre société ne
l'était pas malade. Or la réponse n'est pas facile, à défaut
d'être impossible !
19 novembre 2013
En effet s'il est constaté un fort accroissement de l'acidité de l'eau
des océans, qui absorbent une part (90% ?) du CO2 émis sur
terre, c'est là une des conséquences, non pas du changement climatique
comme le dit la presse, mais de l'accroissement des émissions de CO2.
Or celles-ci ont encore augmenté en 2012, essentiellement en raison de
l’augmentation de l'utilisation du charbon.
Il ne faut donc pas avoir comme objectif de limiter la température de
la Terre (à 2 ° ?), qui est un objectif in-humain, mais avoir
entre autres celui de réduire progressivement la part du charbon dans
la production d'énergie.
Hélas la Chine et la Pologne, par exemple, ne peuvent apparemment pas
se passer du charbon.
Et l’Allemagne qui a entrepris de mettre en arrêt ses centrales
nucléaires n'est pas prête de cesser l’exploitation de son charbon
(lignite) qui ne lui coûte quasiment rien, et dont les réserves se
trouvent sans limite prévisible à échelle humaine.
Et pourtant...
Ce qui d'un côté autorise la prostitution et de l'autre la
proscrit ! Car logiquement réprimer le client aboutit à interdire
la prostitution tandis que la dépénalisation du racolage la légalise.
Autrement dit, une prostituée pourra proposer ses services dans
l'espace public mais le client ne devra pas y répondre sous peine de
1500 euros d'amende (doublé en cas de récidive), ce qui renchérirait de
beaucoup les dits services !
14 novembre 2013
Je m'inquiétais d'avoir écrit vers 1985, (Pathétique Sun, p 70,
publié en 1991) : « Un tremblement de terre a ravagé toute
la vallée des Zéons. A cause du froid sans doute, les secours tardent
et s'empêtrent, mais les populations se révoltent. Elles demeurent
hélas... elles demeurent hélas quoi ?... »
Je doutais du pessimisme de l'assertion, croyant qu'avec le
développement mondial de tous les services d’urgence et de secours,
elles ne seraient plus, au 21e siècle, impuissantes, isolées, sans
secours, à chaque catastrophe naturelle...
Or voici qu'à nouveau aux Philippines les populations attendent
désespérément les secours. Comme le titre la presse : « La colère
monte chez les survivants face à la lenteur de l'aide ».
D'autant plus étonnant que le typhon était attendu ainsi que ses
conséquences largement annoncées dans les médias!
Est-ce que ce typhon a quelque chose à voir avec le réchauffement ?
Si certains experts avancent qu'il pourrait favoriser leur plus forte
intensité, la plupart déclarent ne pas pouvoir emettre de lien entre le
dit rechauffement et les phénomenes météo extrêmes.
Selon la presse, ce typhon serait le plus fort jamais enregistré...
depuis les années 1960 (ce qui voudrait dire qu'il y en a déjà eu
d'intensités comparables).
Ou l'un des plus violents de l'année dans le monde. Ou encore le plus
puissant mesuré à ce jour parmi les cyclones ayant touché terre depuis
qu’on fait des relevés météorologiques (ce qui voudrait dire qu'il y en
a eu d'autres qui n'avaient pas touché terre)...
Réchauffement ou pas, quand les éléments se déchainent, la nature est
l'ennemie des humains.
« La génération Y aurait assisté impuissante à l'abrasion des
valeurs et à la chute des utopies ».
Pourquoi impuissante ?
S'agissant de la chute des utopies, en réalité de la fin des dictatures
communistes en Europe qui a été fêtée par toute l'Europe en liesse,
elle n'a pas du tout été impuissante mais bien au contraire active pour
faire surgir un nouvelle utopie, celle du numérique, du savoir pour
tous, de la venue de l’individualisation généralisée et de la
communication interindividuelle...
A-t-elle assisté à l'abrasion des valeurs, dans le sens de usure ?
Oui, un certaine nombre de valeurs traditionnelles plus ou moins
barbares ont été mises en cause, le patriotisme guerrier, la peine de
mort, le pouvoir machiste sur les femmes et les enfants (par exemple le
droit de les battre), l'interdit sexuel etc.
Mouvement à quoi elle a participé de façon positive en dévidant des
valeurs de tolérance, d’ouverture aux autres.
Mais cette phrase a l'air en plus d'impliquer que cette génération
n'aurait pas eu de chance.
Il est vrai qu'à force de s'entendre dire que le monde a tout perdu
alors que les jeunes Y (18/29 ans) vivent eux un monde plein de
possibilités, ils pourraient avoir ce sentiment-là!
Un enlèvement à cet endroit, en plein midi, le 29 octobre 1965, la
police française impliquée et/ou les services secrets des deux bords de
la Méditerranée. Un homme est piégé, emmené dans une propriété de
Seine-et-Oise, torturé, tué, disparu en tout cas. L'homme n'a jamais
été retrouvé. Ça se faisait.
Les passants passent, qu'est-ce que c'est ? pourquoi il
manifestent ? Sans doute qu'avec courage et détermination ils le
font chaque 29 Octobre. Les policiers ne savent que répondre, la
plupart des passants ignorent qui est était cet opposant au régime
marocain des années 1960.
Par exemple : « Dans une société de plus en plus
violente... », phrase qui sert en général d'exergue à un
raisonnement pour dire autre chose.
Il est vraisemblable que certaines populations vivent cette situation
d'accroissement de violences (pas les gens qui écrivent la phrase).
Cependant, en France, le nombre de meurtres a été réduit par deux (800)
depuis les années 1990, alors que, malgré une augmentation régulière de
la population, il était resté stable dans ce pays pendant la plus
grande partie du XXe siècle (environ 1600 par an).
Ainsi Alain Finkielkraut qui se déclare "handicapé informatique", avoue
ne pas avoir d’ordinateur et ne pas aller sur internet qu'il met au
rang de la toxicomanie, se prononce cependant sur tous les sujets du
monde.
Il a bien le droit de ne pas entrer dans le siècle, dans la bonne
tradition des clercs du passé, sauf qu'il dispose de nombreuses
tribunes pour épandre sa haine de l'époque, son anti-modernisme
primaire et ses convictions réactionnaires qui le mettent parfois pas
loin de l’extrême droite.
Plus grave est qu'il distille des quasi-slogans conservateurs auxquels
sont sensibles une majorité de la population. Ainsi il n'y aurait
« plus de culture » quand l'accès à celle-ci n'a jamais été
aussi développé. Et il n'y aurait « plus d'éducation » (en
effet plus celle d'il y a un siècle) au moment où commencent de se
développer massivement les cours en ligne gratuits (MOOC).
Se pose donc la question du monopole de son émission régulière à la
radio culturelle. Car alors il faudrait que soit offerte dans les mêmes
conditions une tribune à des intervenants non-passéistes qui
analyseraient notre époque du point de vue de celle ci.
Du coup, il s'en prend comme beaucoup de gens à la société de
protection.
En effet les normes de sécurité sont devenues folles, personne ne les
domine plus. Ni le pouvoir ni les décideurs locaux. Elles s'élaborent
par automaticité, et elles sont appliquées avec zèle par le petit
personnel.
D'un autre côté, plein de mesures de protection protègent les gens
contre leur propre bêtise et les protègent d'autres fous ou
inconscients : de fumer trop ou d'enfumer, de conduire bourré ou
sans ceinture de sécurité (tout de même, le nombre de tués sur les
routes est ramené aux chiffres de 1948!), de provoquer des incendies
qui étaient dans le passé le véritable fléau des villes (il y en a
encore, mais beaucoup moins) etc.
Je l'aviserai simplement de ce que cette plainte est partagée
populairement à partir du slogan « maintenant on ne peut plus rien
faire, on nous interdit tout ».
Je lui rappellerai aussi qu'un jour on a rendu obligatoire le rideau de
théâtre, et ce bien avant le fameux rideau de fer des soviétiques.
Et que seuls quelques-uns ouvraient des magazines, pour une ou deux
personnes qui se lançaient dans la lecture d'un livre.
Dans le première moitié du siècle précédent, il y avait à peine la
radio, pas de cinéroman ni de télé, ni d'appareil numérique. Donc les
lecteurs lisaient davantage.
Pourtant il n'était pas toujours facile de lire. Sans parler de se
procurer des livres contrairement à aujourdhui, il y avait parfois la
guerre, surtout il y avait le travail qui occupait à temps plein et
fatiguait les corps. Et puis souvent il n'y avait pas de lumière.
Mon père m'a raconté qu'il s'était fait vertement sermonné par son père
les quelques fois où il avait lu une partie de la nuit, parce qu'il
avait laissé la lumière de sa chambre allumée tardivement!
Mais le livre avait aussi une mauvaise image, contrairement à
aujourd'hui, accusé de pervertir les esprits. Peut-être c'est son
défaut à notre époque, il a une trop bonne image.
Car elle a raison la fille d'Ormesson, les élites désertent. Le livre
qui s'ouvre à un public massif est
en train de perdre ses lecteurs avisés.
-Ah, ben, voilà le titre qui me manquait : "La Société d'hier est déjà
morte !" C'est très bon... (Et je change le texte doué de cette
précision : d'hier). Ce qui donne : « La difficulté, pour moi,
c’est que cette forme ne sera raccrochée à sa matrice (le lieu) qu’en
dernière minute, puisque le lieu est un théâtre actuellement en
construction. C’est donc une forme abstraite, un happening : la société
d'hier est déjà morte, de toute façon... » (Y-N Genod)
-Ce que je veux dire, c'est que la société d’aujourdhui est modelée /
dominée / dirigée par celle d'hier, alors que pourtant (dorénavant,
indubitablement) cette société d'hier est déjà morte !
Comme si la transformation d'un conflit en sa version pacifique par un
avocat, qui n'en est pas un, donnait la solution du film. Qui est un
film d'auteur au meilleur sens du mot.
Les interprètes emmenés par Laetitia Dosch n'ont pas l'air
d'interpréter, mais font défiler (au rythme des circuits en scooter
dans les rues de Paris) des séquences de vie d’aujourdhui (hors
clichés) pas loin d'être exaspérantes jusqu’à la drôlerie.
Ou bien drôles jusqu’à l'exaspération : ainsi les pleurs des
« nourrissons », l'entêtement du père, le calme du
babysitteur, l’autorité du flic, le bouillonnement de la mère. Et aussi
la présence farfelue des enfants rue de Solférino...
Que reste-il justement de la bataille de Solférino ? La fiction du
film insérée dans les plans du soir de l’élection présidentielle, d'une
certaine façon fictionalise le documentaire.
Avec le recul, les espoirs exprimés sont naïfs, même tenus (le mariage
gay), par contre la vindicte de l'enthousiasme est vaine.
Sauf à penser que l’intérêt des élections, c'est de nous apporter
l'alternance démocratique qui bouge de l'inertie et évite la
corruption.
De plus en plus le critère,
c'est le "cartonnage" ? C'est-à-dire, quand ça cartonne. C'est
un des mots les plus utilisés par les médias. Un vrai carton, cent
mille vues en un mois, un million en trois jours, quoi ? Trente
cinq millions d'exemplaires vendus dans le monde etc.
Je ne dis pas que ce qui
cartonne n'est pas bon, bien ou brillantissime. Mais le cartonnage
n'est en rien un preuve de qualité.
Tout de même, pourait-on
dire, le fait que beaucoup de gens y adhèrent, valide d'une certaine
façon
ces productions.
Non, si l'on considère les
tabloïds anglais qui se vendent à 2 ou 3 millions chaque jour,
alors qu'ils colportent des choses horribles, faits divers
surexploités, parfois des rumeurs,
souvent des faussetés.
Mon petit compagnon de chaque jour
n’arrivait pas à le croire ça, que des millions de gens les lisent et
que ce soient des choses mauvaises.
Comme je parlais de soleil, j'ai certainement pensé que ça allait bien
ensemble le ciel et le soleil.
Et puis, écrire existenciel ou existentiel n'a pas beaucoup
d'importance puisqu’il n'y a pas de règle de grammaire pour en
différencier l'orthographe, si ce n'est l'usage selon quoi la graphie ciel
s'applique après "an" et tiel plutôt après "en", mais il y a
des exceptions.
C'est là un exemple de logique à l'ancienne. En effet une logique plus
contemporaine impliquerait que ciel s'impose si le radical se termine
par "ce" et tiel s'il termine par "t". D'où part partiel, residence
résidenciel et surtout essence essenciel !
Pourquoi vouloir ainsi s'opposer à des pratiques admises, quoique
irrégulières ? Et bien parce que notre langue est un bien précieux
qu'il faut approcher de la perfection logique pour en faciliter la
pratique aux enfants, aux étrangers et aussi aux Français.
"C'est une situation très rare, liée à une hausse de l'humidité des
deux côtés du pays qui entre en collision avec l'air chaud des zones
tropicales", souligne Pamela Garcia, du Service météorologique
national.
De violentes tempêtes ont ainsi déclenché inondations et glissements de
terrain dans la plus grande partie du pays qui a fait face à une
situation météorologique sans précédent depuis 55 ans (France-Info).
A quoi tu t'accroches, qu'est-ce qui te pousse, que crois-tu, qui
soupçonnes-tu, quel est ton plan, tu dois bien avoir une idée ?
m'aurait questionné Ciela qui donc n'était pas présente mais que
j'entendais quand même.
C'est un engin peu efficace, et surtout bruyant comme une tronçonneuse,
au point d'être plutôt ridicule. Loin de moi de vouloir revenir à la
pelle de la chanson pour les ramasser, même si cela peut paraitre plus
poétique...
Loin de moi de mettre en cause le transfert vers la machine des tâches
historiquement activées par la force de travail de l'humain.
Au contraire je me réjouis que désormais à peu près tout transport ou
portage d'objets lourds et volumineux soit assuré par des machines dès
lors qu'elles sont efficaces et silencieuses.
En l'occurrence ces souffleuses de feuilles nous gâchent l'automne et
ses belles couleurs de feuilles tombées.
Comme d'habitude avec cet homme de théâtre étrange (c'est un
compliment), dès le moment où ça commence et pendant le déroulement, on
ne sait pas s'il y a quelque chose. Non pas, s'il se passe quelque
chose ? Ou s'il se passe rien, comme des gens du milieu pourraient
lui reprocher. D’ailleurs il le fait dire à un comédien (tous bons,
musiciens, artistes, acteurs de corps) : « y a pas de
spectacle », ce qu'il n'avait pas besoin de hurler pour qu'on le
comprenne.
Et puis, bien que de temps à autre le plateau soit vide, presque à en
paniquer, quelque chose se forme pour exister. Quoi ?
Comment ? Au-delà de ce qui pourrait être mode (ce qui n'est pas
gênant), un plus existenciel, même si « dans les rêves on ne voit
jamais le soleil », ce que je conteste fortement.
En tout cas, quand on en sort, on peut voir les gens dehors, dans la
rue, les cafés ou le bus, en train de jouer la comédie comme des
automates qu'ils sont.
Car il opère une sorte de déconstruction des gestes, des mouvements, à
travers différentes séquences qu'il ne lâche pas, jusqu'à créer des
instants de vie qui sinon ne seraient pas rendus à la perception.
L'homme étrange de théâtre tient à minimiser son travail, il se dit
paresseux, annonce dans sa présentation
« qu' « ils » ont travaillé un jour, et que s'ils
l'ont fait une fois, ils doivent être capables de le refaire, surtout,
comme si c'était la première fois ».
Et c'est ça qui est super bien !
Et cela m'amuse bien de repenser à ces dialogues que j'écrivais dans Où
est la plage puisque c'est l'été ? (Centre Pompidou
1991), puis dans Pour échapper au destin (France Culture
2004) :
« Je déteste les bureaux, tu le sais ? Je hais le travail des
bureaux, j’exècre ! Surtout l’organisation des bureaux, oui
l’organisation... J’exècre la société des bureaux et des bureaux… »
Ce qui faisait beaucoup rire mon éditeur de l'époque lui qui justement
passait sa vite dans un monde de bureaux et qui en sortait le soir
curieusement infantilisé !
Il a l'idée de faire un film sur une jeune fille. Peut-être il en a
une, ou au contraire il n'a pas d'enfant. Sur une adolescente
d'aujourd'hui, oui c'est une bonne idée. Quand même, c'est la première
génération tout numérique, née avec le portable ordi et phone, qui vit
avec le net 2.0, les réseaux sociaux. Et aussi avec des valeurs de
logique et de rapports aux autres différentes de leur ancêtres et même
de leurs parents.
C'est aussi une génération qui n'a connu que la liberté sexuelle, le
sexe est légalement libre et sans culpabilité, pas de problème de
contraceptif ou de préservatif, cours d'éducation sexuelle à
l'éducation nationale, même si rien n'est simple pas même la liberté
sexuelle.
Le cinéaste en arrive à faire un film sur une ado qui va se prostituer.
Donc, pas par besoin d'argent, elle habite les beaux quartiers. Non,
par choix, volontairement selon le projet. Disons qu'il a certainement
vu plusieurs fois Belle de jour
de Buñuel avec Catherine Deneuve dont le personnage se libère du carcan
du mariage...
Une ado qui se prostitue, ça ne pouvait que plaire aux producteurs du
film ainsi qu'aux futurs spectateurs mâles. Moi je trouve que c'est con
comme sujet, j'aurais préféré une ado qui s'éclate ou pas dans la
liberté de la sexualité. Et hors de l'argent...
Point de vue fiction, toute ressemblance avec la réalité ne serait que
fortuité !
Une ONG qui calcule chaque année le
rapport capacité de production biologique de la Terre / empreinte
écologique.
Vite dit, en anglais : it compares how much nature we have
and how much nature we use.
Plus précoce chaque année, il marque en fait l’accroissement autant des
rejets de CO2 que de l’exploitation des ressources naturelles, ou
plutôt historiques notamment le charbon et le pétrole. Il n'intègre
cependant pas l'énergie solaire qui bombarde la terre en toute
dispensiosité présentement.
Par ailleurs, cette évaluation de la capacité de production de la terre
est si difficile à comptabiliser -de plus fournie par une seule ONG,
qu'il est surprenant qu'elle soit reprise comme une information
objective par tous les medias. Y compris avec des titres parlant de
« dette écologique ».
Et ce sans en souligner l'incertitude d'interprétation.
Dire par exemple qu'il nous faudrait une Terre et demie pour finir
l'année n'a guère de bon sens (parce qu'il n'y a qu'une Terre et qu'on
passera quand même l'année, et même les millénaires à venir).
Il aurait disparu ? Oui un certain lien social, le hiérarchisé, le
contraint, celui qui n'est pas choisi.
Même dans la relation du maitre et de l'esclave, il y a avait du lien
social, déclarait en toute innocence, la semaine passée, une
psychanalyste également en désarroi.
De celui-là, de ce lien-là, contraint, hiérarchisé, on ne veut plus.
On est donc en effet en train non de réinventer mais d'inventer un
nouveau lien social, celui des individus libres entre eux d'entrer en
relation librement.
Sans compter qu'il n'y a jamais eu autant d’associations de toutes
sortes, désormais s'installent les réseaux sociaux dont on pressent
qu'ils sont encore à leurs tout premiers développements (parce
qu'encore trop sous influence du modèle antérieur).
En effet, dans la ligne de Richelieu, c'est l’État qui décrète comment
on parle la langue. Ou qui le prétend en tout cas à travers la
Commission générale de terminologie et de néologie.
Car qui va utiliser cette expression ? Ceux qui pratiquent cette
pratique ? Les journalistes ? Pas bien sûr.
Peut-être quelques écrivains, dont je suis, encore que « défonce à
l'alcool », « soulerie rapide », « alcool à grande
vitesse » auraient ma préférence pour signifier l'ivresse atteinte
en un minimum de temps.
Enfin, admettons que c'est plutôt bien vu. Mais c'est traduire au lieu
d’insuffler des mots nouveaux. Car binge drinking est déjà installé
dans le langage. Du coup beuverie express ne paraitra pas naturel aux
français qui ont une tendance à trouver plus de sens dans les
expressions anglaises.
A l'exemple de baladeur qui était une bonne idée pour traduire walkman
mais qui n'a guère eu d'usage. C'était trop tard, en plus le walkman
avait été lancé par Sony et pas par Alcatel ou Bull !
Puis le walkman a disparu, remplacé par le casque et autre écouteur
earphone. Et baladeur reste en suspens.
Ça s'appelle une prise en règle de photographie.
Dire qu’elles sont inédites depuis au moins 140 ans est source
d’incertitude. Inédites, c'est
jamais. Depuis 140 ans, c'est qu’elles auraient déjà existé.
Les 140 ans renvoient en effet au début des statistiques météo, aux
premières données stockées sur lesquelles on bute.
Auparavant il n'y avait rien de sûr.
Donc on ne peut pas savoir s'il y a eu des températures pareilles en
l'an mil de notre ère, ou dix mille ans avant JC.
Ou bien plus avant dans l'histoire de la Terre et de ses terriens. Ou
encore bien avant, sans eux les terriens.
S’agissait de la saisie de plusieurs tonnes de fausses tours Eiffel en
région parisienne. Des dommages causés par les orages sur les vignobles
de Bourgogne. De l'ouverture d'une enquête contre un magasin américain
des Champs-Elysées soupçonnés de discrimination à l'embauche. Et
surtout de la suppression du délit particulier d'offense au Chef de
l'Etat.
C'est donc, ce qui se sera passé pour moi en France pendant cette
semaine-là.
L'ainée des filles avale aussitôt des cacahuètes. « Non, non et
non, éclate la mère, pas les cacahuètes, d'abord ce n'est pas à nous,
et puis c'est mauvais... »
Le pot est éloigné en bout de table, ce qui provoque la fillette à
opérer une stratégie d’approche pour piquer plusieurs cacahuètes .
La mère se fâche : « Tu veux nous gâcher le diner, ton père
t'offre un cadeau, on vient ici tous les quatre pour passer un bon
moment ensemble, tu comprends ça ?...
Le père décide de poser le pot de cacahuètes sur une chaise à ses
côtés. Mais la fillette, tout comme sa petite sœur l'y invite, se lève
pour contourner la table.
La mère la rattrape et la fait se rassoir.
Un serveur venu prendre la commande a dit qu'il allait revenir avec la
carte du menu. Mais il ne revient pas.
A un moment le père saisit le pot de cacahuètes et se sert. La mère
explose : « Alors si toi tu t'y mets ! ». Et elle
se lance dans un laïus sur les cacahuètes qui sont mauvaises, grasses
et en plus pas très hygiéniques.
Ce qui n'est pas forcément faux, la rumeur dit que les serveurs les
servent à pleine main et que, quand il en reste dans les petits pots,
ils les remettent sans état d'âme dans le grand pot.
L'enfant crise de voir son père se servir et se resservir. La mère
demande au père d'en donner une à sa fille.
« Deux », dit la petite ! Mais deux ne suffisent pas, elle en
demande encore. La mère crise à nouveau : « Tu veux que papa
reprenne le cadeau qu'il t'a fait, c'est ça que tu veux ? »...
Je dois avoir le chic pour être témoin de ce genre de scène. Un jour
avant, c’était une mère qui entendait forcer sa fille de 10 ans à
manger « sa » viande. A quoi elle avait apparemment réussi,
après l'avoir tannée pendant une bonne demi-heure !
Dans l'autre sens : une illustration de ce qu'est une écriture
d’invention par rapport à ce qui n'est que raconter sa vie, ou son
drame ou ses vacances etc.
Illustration trouvée dans le court texte publié à la suite du roman Le
Marin de Gibraltar dans la Pléiade, qui est une sorte de narration
de vacances de Marguerite Duras avec ses hommes...
On peut lire ce texte en imaginant qu'elle aurait pu à chaque moment de
son voyage prendre des notes de ce genre, et qu'elle en aurait fait un
roman de rentrée.
On peut aussi, relisant Le Marin comprendre ce qu'est un roman
d'écriture.
Au-delà de l'affection que nous avions l'un pour l'autre, ainsi qu'il
le disait, Mathieu a été mon éditeur pour plusieurs de mes livres (La
Fiction d'Emmedée, Rocher ; Les Voyageurs modèles,
Comp'Act). C’était vraiment précieux et touchant pour moi dont le
travail était si diffèrent du sien, déjà que nous étions des personnes
très différentes...
Il revendiquait cependant d'avoir été mon éditeur. Il avait également
proposé Le pont d'Algeciras, finalement publié alors que sa
collection était finie, il avait aussi soutenu Le petit roman de
juillet, sans pouvoir l’éditer.
Son soutien m'était d'autant plus précieux qu'il était si différent de
moi et qu'ainsi il appréciait mon travail en écrivain libre.
Ce qui reste étrange, c'est combien nous l'étions différents. Au point
d'en être séparé. Sans doute ce qu'il disait :
« Écrire est alors un travail de séparation, une technique de
séparation, d’écartèlement, travail clinique, d'où qu'il y ait intimité
et intimité du livre [...] C'est pourquoi nos livres ont une différence
d'enfance.[...] Alors on peut conter cela, et peut-être n'écrit-on que
cela, l'histoire d'un livre, l'histoire de nos livres, leur enfance,
leur biographie... » (in Continuités d'éclats, Éditions
Rehauts 2012)
Tu n'imagines pas le chemin tel que nous y sommes. »
In Continuité d’Éclats de Mathieu Bénézet qui vient de mourir.
Il a été un de mes éditeurs, et un soutien précieux, notamment pour La
Fiction d'Emmedée (Rocher) et Les Voyageurs modèles (Comp'Act). Pensées attristées.
« J'aime l'enfance de l'art, l'enfance de la littérature,
l'enfance ou l'adolescence des écrivains »... (id)
« Est-ce bien le moment d'en parler, en pleine période de crise?
Le moment ou pas, c'est le moment parce qu'il y a urgence. Un séjour
sur un autre continent m'a révélé à quel point la langue française est
en réel danger de régionalisation, voire de latinisation ».... in Libérons
la langue française !
Donc on l'était déjà, en crise. Sinon, pourquoi je l'aurais
écrit ? On l'est encore, même si c'en est une autre. Peut-être
qu'on l'a toujours été. Peut-être que le monde est toujours en crise...
Et, depuis, le français s'est considérablement converti à l'usage des
expressions anglaises.
J'essaie d'y écrire une langue qui corresponde à la langue que je
parle, et que parlent beaucoup de mes concitoyens. Ce qui fait dire à
Jean C. que je pratique une syntaxe oralisante.
Je devrais lui rétorquer que personne ne parle plus la syntaxe
scripturale ancienne.
En revanche si l'on écoute Gide, on s'aperçoit qu'il parlait comme il
écrivait, une langue qui était celle son époque et de son milieu.
Beaucoup d'écrivains d'aujourd'hui (pas tous) parlent une langue
d'aujourd'hui avec leurs proches et leurs amis puis, quand ils
s'installent écrire avec leur clavier ou leur plume, se mettent à
écrire une langue qui en fait n'existe plus.
Une langue au passé simple, plus-que-parfait ou imparfait du subjectif
qui ne se parlent plus (je ne fais que le constater).
Et qui pilonnent de formules anciennes chargées de significations d'une
autre époque.
Et puis qui usent d'une syntaxe d'avant Proust.
Encore s'il s'agissait de celle de Proust! Elle, elle correspondait à
sa langue.
D'ailleurs, chaque fois que l'un meurt, ne dit-on pas que c'est le
dernier ?!
Pour Mozart en tout cas, il faut essayer de se représenter combien de
ses contemporains le connaissaient. Et parmi ceux-là combien croyaient
en sa postérité ! Mort enterré dans la fosse commune.
Ça qui il faut vérifier, s'il n'y a pas de "grands" parmi ceux qui sont
enterrés dans la fosse commune, donc dans le silence et la
désapprobation.
« Quand on compare le niveau culturel et intellectuel d'un
ministre moyen des années Giscard/Mitterrand à ceux des années
Sarkozy/Hollande, lit-on sur le site du Nouvel Obs (25/6/13), on peut
comprendre le dépit d'Alain Duhamel ».
C'est devenu un effet de récit de dévaloriser le présent au profit d'un
passé mythifié.
Pas envie de défendre les ministres des ces dernières années, mais le
souvenir d'avoir dû supporter, durant la période 1974/90, des ministres
(de l'intérieur, de la culture etc), particulièrement arrogants ou
incultes (Lang n'a pas toujours été ministre!) me fait me révolter
contre l'affirmation de ce journaliste panurgique (comme on dit en
haute montagne).
Toute raison de s'en réjouir parce que c'est un bon livre. Même si on
peut regretter qu'en général les gens ne savent pas que l'auteur,
George Orwell (1903-50), y faisait une critique des régimes
totalitaires de la première moitié du XXe siècle, et notamment du
stalinisme.
On peut également regretter que les lecteurs se précipitent massivement
sur ce livre parce qu'ils sont friands de tout ce qui peut prédire le
catastrophisme et la barbarie.
Témoin le succès planétaire d'un auteur contemporain "d'anticipation"
dont la presse dit que « personne n’a tiré la sonnette d’alarme
aussi bien que lui, dans un roman où il anticipe les effets
dévastateurs d’une société gouvernée par la technologie ».
Surélever les toits des immeubles hausmanniens parisiens (Winy Maas).
Promouvoir les gratte-ciels comme antidote à l'étalement urbain
(Elisabeth de Portzamparc). Réaliser le Grand Paris jusqu'au Havre (Antoine Grumbach). Investir les 2 000
hectares de terrains somnolants le long des voies ferrées et des
grands axes routiers (Richard Rogers). Lotir d'habitations les parkings
des centres commerciaux (M.Gazeau)...
Des idées qualifiées d'iconoclastes par Le Monde ce qui
pourrait vouloir dire qu'elle ne seront jamais appliquées.
De l'audace encore, a-t-on envie de crier. Un peu de folie aussi, on
souhaiterait, des tours magnifiques comme à Londres, des ilots
artificiels comme à Dubaï etc.
Et aussi de la ville typiquement humaine, donc de la conurbation
complexe, du fonctionnement numérique, avec bien sûr des oiseaux
sauvages virevoltant au travers d'écrans virtuels, de la campagne
vivrière sur les toits, de la végétation isolant les façades...
Et pas seulement de l'herbe folle poussant autour des arbres ou dans
les stries des trottoirs, comme c'est le cas dans les rues de Paris
depuis que la Ville a décidé de ne plus utiliser de désherbant ni de
procéder au désherbage.
Ces dernières ne sont d’ailleurs pas les valeurs traditionnelles de
l'occident revendiquées par les extrêmes droites nationalistes ou
chrétiennes.
Elles sont en fait la marque d'un libéralisme évolué défendu par la
gauche libérale aux USA et les progressistes en Europe. Elles
concernent les droits de l'individu, des femmes, des enfants, des
minorités ethniques ou sexuelles. En fait la liberté des moeurs et, en
général, celle d'inventer des manières de vivre qui donc s'exonèrent
des règles historiques de la tradition et s’écartent ainsi de la doxa
des religions et du machisme de fond.
Ce valeurs libérales sont du coup portées par la mondialisation. En
tout cas celle-ci est accusée de le faire par les traditionalistes des
pays non occidentaux qui la voient comme l'entrée de ces valeurs dites
de l'Ouest.
Ainsi n'est-il pas étonnant que des responsables politiques africains
déclarent préférer à l’avenir le leadership de la Chine plutôt que
celui des USA. Car la Chine maintient plus les valeurs dites
traditionnelles et aussi opte moins pour les valeurs démocratiques,
encore que les USA se livrent à des pratiques nouvelles non
démocratiques (surveillance des individus).
D'un autre côté, Kancha Ilaiah, un leader des castes inférieures en
Inde, déclarait récemment avoir plus d'affinités avec la culture
mondiale qu'avec le brahmanisme et ses valeurs traditionnelles
inégalitaires...
Tout comme il faut noter l'usage du mot libéral dans un sens positif.
Là le mot ne veut pas dire ultra-capitaliste, comme il a cours en
France dans les milieux de gauche (contrairement à la gauche
américaine).
Il concerne la vie au quotidien. Il s'oppose à autoritaire ou bien à
carré, straight, obligatoire. A moralisant, encadrant, imposant.
En l’occurrence libéral, signifie essentiellement ne pas mettre
les individus sous pression de règles ou de comportements harcelants.
En exemple, parmi d'autres, cette mesure non libérale du gouvernement
turc interdisant la vente de la pilule du lendemain.
Cette double interdiction (pas
seulement dans les lieux publics ni avant la conduite auto) est
proférée par le régime islamiste en place.
Est-il d’ailleurs islamiste ou bien islamique, ce régime ?
En tout cas il veut imposer à la population des règles de vie qu'ici à
l'Ouest (comme ils disent) relèvent de la vie privée tant qu'elles ne
mettent pas en cause les droits et libertés des autres.
Elle tourne essentiellement autour de « on peut plus fumer, on
peut plus boire comme on veut (et comme avant) ».
Il est possible de voir autrement, par exemple que l'interdiction de
fumer dans les lieux publics correspond à un nouveau droit, celui de ne
pas être enfumé partout, ni d'être obligatoirement des fumeurs passifs.
Tandis que ne plus boire avant de conduire crée un droit vital de ne
pas être tué par des conducteurs alcooliques.
D'autre mises en cause d'obligations nouvelles, comme le port du
casque, celui de la ceinture de sécurité ou les limitations de vitesse
doivent être rapportées à la diminution du nombre de morts sur les
routes : 17000 morts annuels en 1973 contre moins de 4000 en 2012
(chiffre le plus bas depuis 1948, première année de statistique des
morts sur la route).
A noter le « moins » de 4000 qui reste un chiffre ahurissant.
Et se rappeler que jusqu'en 1973, la place du passager avant était
appelée « la place du mort » !
Par ailleurs, c'est vrai qu'il est désormais interdit de violer, de
harceler, d'esclavagiser etc.
En revanche on a le droit de ne pas être violé(e), de ne pas être
harcelé(e) et normalement de ne pas être tué(e) sur les routes par un
ivrogne ou un conducteur roulant à tombeau ouvert.
Je n'arrive pas à partager ces critiques de bar contre des
comportements plus intelligents de la société présente. Ma critique de
fond sur l'époque contemporaine s'applique au contraire quand elle
n'est pas assez intelligente.
Et ça arrive souvent, c'est le moins qu'on puisse dire !
Voici comment un mot prend une valeur de sens supérieure à son sens
ordinaire.
Dans ce typiquement, il y a une force de conviction, une
jouissance de lien entre deux affirmations, un effet d'annonce de ce
qui va venir. C'est un agent de liaison à forte connotation. Un mode
d'introduction à une proposition qui va se développer...
« Typiquement », reprend-elle, avant de poursuivre le
raisonnement.
Météo France dit pour sa part que c'est l'un des printemps les plus
gris de ces dernières 25 années... Il n'avait pas plu autant hier à
Paris depuis le 15 aout 1910. Pour Mulhouse, en grisaille, et pour
Nice, en pluie, il n'y a pas de référence comparable depuis que les
mesures existent.
Préciser quand même que ce temps froid et pluvieux concerne l’Europe
occidentale et pas le reste du monde.
Par exemple il fait chaud en Europe du nord et de l'est, en Ukraine, en
Russie...
Plus des trois quarts de sa population utilisent internet. Il y a une
e-police, une e-santé, des ordonnances numériques, des e-magasins, un
e-paiement, un e-registre du commerce... Au moins un quart d'entre eux
ont pratiqué le e-vote aux dernières élections de 2012, et ce depuis
l'ordinateur ou le téléphone mobile !
Néanmoins, ils sont accusés par les forces de l'ordre d’actions
précises qu'il nient en général.
Il faudrait en venir à ce que tous les policiers soient équipés d'une
caméra enregistreuse sur leur casque ou leur vêtement, de sorte qu'il
« suffirait » de visualiser les images pour savoir si
effectivement tel accusé a détruit un abribus ou lancé des bouteilles
sur la police. Et, par ailleurs, s'il s'est fait traité de petite pute
par les agents au moment de son arrestation.
A l'ère de la transparence, comme disent les éditorialistes, on devrait
appliquer complétement la transparence !
Ses toiles représentent des personnages qui pourraient être ceux
présents à la réception. Et pour certains c'est vrai, oui différents
personnages présents à ce vernissage sont également présents sur les
toiles exposées de part et d'autre de la réception.
D'ailleurs, ils sont assez identiques de part et d’autre, parfois
représentés sur les toiles avec beaucoup de cruauté, parfois on ne
saurait dire duquel côté la cruauté est la plus forte.
Ceux des toiles sont fixes, tandis que ceux de la réception, ayant
complimenté l’artiste après une visite assez rapide de l'exposition,
ont repris leurs habitudes de participants à une réception qui en ont
oublié la raison, savoir l'exposition.
Pourtant un œil extérieur le rappellerait que c'est impossible tant
leur double agit en lieu et place d'eux-mêmes.
Cette information captée sur la radio RFI me fait aussitôt penser à
Duras, et à son Barrage contre le Pacifique. Et à la mère de
Duras qui aurait pu récolter sa plantation de riz si elle avait pu
cultiver cette variété de riz (même pas transgénique) et ainsi ne pas
courir à la catastrophe ni connaître la misère d'argent.
Et du coup, pour aller vite, la petite marguerite n'aurait pas
fréquenté l'amant, le personnage de L'Amant.
Mais alors qu'en aurait-il été de la vie de cette grande dame de la
littérature ?
Il est bien connu que si on peut toujours tenter de refaire le monde,
il ne faut jamais se retourner vers le passé avec des sis (sic)
Quoi ? Des pistes, des idées, des
compréhensions, des intuitions, des explicitations, des
accumulations d'items, des combinations en cours...
Ce qu'il faut c'est qu'elle cesse de continuer de s'accroitre, par
suite elle pourrait très bien se rembourser plus ou moins sur de
longues années, par exemple en ré-empruntant à des taux faibles comme
maintenant.
Mais alors on va laisser payer cette dette par nos enfants ?
« Léguer de la dette à nos enfants » est la phrase fétiche
qui fait mouche et semble démontrer tout ce qu'il faut.
Nos enfants continueront néanmoins à profiter des universités, musées,
piscines, lycées et autres trains à grande vitesse, construits par de
la dette. En outre ils auront pu vivre dans leur famille, en général
soutenus par des parents qui ne sont pas tombés dans la misère complète
depuis 2008 (le chômage s'en tenant à 10,3 % contre 10,8% en janvier
1997).
Ce qu'il faudrait c'est que la dette n'augmente plus. Or les dépenses
de l'Etat français augmentent spontanément chaque année de 6 à 7
milliards d'euros. Mécaniquement.
S'il y a un système à changer c'est celui-là!
Voici un autre exemple de lettre, émanant d'un établissement scolaire,
dans laquelle ne figure pas le mot cantine ou restaurant scolaire alors
qu'il s'agit d'une invitation à en payer les frais :
Date d'émission, le... Avis aux familles, trimestre scolaire 3
Le présent titre est exécutoire en application de l'article L252A du
livre des procédures fiscales pris, émis et rendu exécutoire
conformément aux dispositions des articles R XXX
Votre relevé de comptes...
La somme est à verser avant le (sans
date)
Information des débiteurs pour tout renseignement : s'adresser
au service gestionnaire ou à l'agent comptable.
Le recouvrement des titres exécutoires est poursuivi jusqu’à opposition
devant la juridiction compétente
Toute contestation sur le bien fondé d'une créance de nature
administrative doit être portée, dans le délai de deux mois suivant sa
notification, devant la juridiction compétente.
Talon à joindre
Pas de signature ni de formule dite de politesse !
En revanche, sur les télés, cet homme parle comme un consommateur au
comptoir de bar : « je vais vous dire la réalité de ce qui se
passe ».
Il met alors en cause l'euro à l'origine selon lui du déficit
commercial que cependant la France a connu aussi sous le franc,
explique la dette par le fait que des riches ont eu le tort de prêter à
l'Etat etc.
Il est l'illustration d'un type d'humain moderne à forte capacité
d’analyse et de raisonnement logiques, qu'une démarche d'affectivité
conduit à démontrer ce qu'il veut démontrer.
La mésange s’attaque au miroir méthodiquement, continument, au son du
cliquetis de ses griffes qui ne peuvent s'accrocher sur la surface
lisse. Cependant, de temps à autre, elle s'envole se percher sur une
branche de l'arbuste voisin dont elle redescend peu après. Si ce n'est
une autre.
Car elle n'est pas seule, elles sont deux, c'est un couple. La question
étant alors de savoir si l'une ou l'un seulement s'attaque au miroir,
ou bien si elles se relaient dans l'action ?
Petit oiseau de plusieurs millions d'années, miroir millénaire, mon
regard d'humain presque autant millionnaires d'années.
En plus, une connection numérique m'assurant dans l'instant qu'il
s'agissait bien d'une mésange bleue et jaune, famille des paridés.
Il était donc plus proche de nous que les satellites de télévision et
de communication envoyés par les agences spatiales en orbite haute,
soit à 30000 kms !
Cela me laisse silencieux...
A propos de silence, on se plaint qu'il n'y en a plus sur Terre, en
particulier dans les villes. Jean-Jacques Rousseau s'en plaignait déjà,
mais pour d'autres bruits que celui des moteurs à explosion.
Or voilà qu'un dispositif sonore a cependant été ajouté à un véhicule
électrique désormais en vente par Renault. Sans doute dans une bonne
intention, puisque, à la manière du fameux klaxon, il s'agit d'alerter
les piétons de l’arrivée d'un engin automobile. Il est possible de le
désactiver mais il se réactive de lui-même au démarrage.
A croire que les humains ne sont pas faits pour le silence. Tout de
même, il faudrait mieux s'habituer au voiture silencieuse.
Je pense souvent avec bonheur à Eisntein. Par exemple quand je me
remémore ma lecture enthousiaste de son petit précis intitulé La
relativité.
Je pense aussi à lui qui, assistant à Vienne à un défilé militaire,
aurait dit que pour défiler ainsi une moelle épinière suffisait !
Encore hier j'ai pensé à lui qui détestait les chaussettes, me disant
que dès le printemp arrivé je reprendrai mon rituel consistant à ne pas
en porter de tout l'été.
A ce titre, le slogan « tous pourris », s'il n'est pas
nouveau, est toujours aussi imbécile, puisque celui qui l'utilise
s'inclut dedans par définition.
Ce qui grandit la démocratie, c'est que cet homme ait été démasqué et
qu'il soit poursuivi par une justice indépendante, comme d'ailleurs l'a
noté le journal Mediapart à l’origine des accusations contre le
dit ex-ministre.
C'est un jour de neige, Yv-No vient me visiter par surprise. Tandis que
nous nous promenons dans ce paysage de rue ordinaire, pour une fois
différent, car blanchi à la neige, je lui parle de Diderot qui tentait
toujours de glisser dans son Encyclopédie des corrections à la doxa
officielle, en fait des transgressions.
Je lui dis que j’insère à sa manière dans mes textes des petites
phrases qui généralement ne se disent pas. En somme des
« corrections » aux clichés et autres croyances.
Et aussi que je m'amuse à injecter de petites corrections d’anomalie de
la langue et de sa graphie : « par exemple, j'écris corp et
temp sans s au singulier » (puisqu'on dit corporel, temporel,
corporation, temporiser etc). Ce qui donne: Le temp, les temps, le
corp, les corps...
Avouons que ça fait plaisir d’écrire le printemp sans s final,
même s'il est en retard cette année.
Ça fait plaisir aussi parce que désormais nous sommes au moins deux à
le faire !
Utilisée lors des différentes périodes de crises du XXe siècle, elle
l'était en particulier, rabâchée, par les hommes politiques des années
1990 quand sévissaient chômage ( + 10%) et récession. Ou dans les
années 80/82 avec un taux d'inflation à plus de 13% (id en 1974).
Aujourd’hui, sans doute à cause du poids de la dette, et aussi parce
que rien n'est jamais pareil, la conviction profonde de la crise aurait
tendance à faire dire qu'on est loin d'être au bout du tunnel !
L'un d'eux, en particulier, est constitué d'une table longitudinale,
plutôt étroite, devant lesquelles sont fixées une série de chaises, un
peu à la manière de ces systèmes de tables de restaurants rapides
faites pour accueillir un maximum de personnes, ici des auteurs qui
sont donc serrés près les uns des autres, et qui pourraient alors tout
aussi bien manger que signer... Du coté des lecteurs, qu'on imagine
avides, se trouve un renforcement en métal légèrement surélevé, non
pour y déposer au fur et à mesure bols et plats de quoi nourrir les
gens ci-devant assis, mais pour poser le livre à signer et peut-être y
reposer mains ou bras en attente.
S'appelle la table à signer, comme on dit table à langer !
Le paradoxe dans cette affaire est que si ce traité est soutenu par les
opinions publiques occidentales, les pays occidentaux sont justement
les plus grands vendeurs d'armes, avec la Chine désormais.
Donc ce sont les pays qui possèdent les plus fortes industries
d’armement et en conséquence qui ont le plus grand nombre d'emplois à
défendre !
Un homme et une femme seront élu(e)s dans chaque canton, l'ensemble des
cantons des départements étant divisés par deux pour ne pas augmenter
le nombre de conseillers.
Il y aura donc autant de femmes que d'hommes à gérer les départements.
Une manière de parvenir à la parité sans que les partis (ou les hommes)
puissent s'y soustraire. Jusqu'alors il y avait à peine plus de 10% de
femmes dans les conseils généraux de France.
J'avoue regretter au moins le sourire, parce que celui-ci peut être
déstabilisateur par la force qu'il dégage. Certes, il risquerait de
déclencher comme le rire une rage supplémentaire et par suite une
montée de violence chez les sbires des régimes dictatoriaux ou chez les
activistes intolérants qu'on peut imaginer (poliment) se dire :
« Et en plus elles se marrent, elles se foutent de
nous ! ».
Mais un sourire, outre qu'il ne ferme pas l'échange, au mieux
l'entrouvre, démontrerait surtout que si elles font ces actions
spectaculaires, en se dénudant du haut, c'est à cause d'une situation
objective. Par exemple, leur action à la « Cathédrale » de
Paris (ou se trouvaient fort opportunément exposées les nouvelles
cloches), visaient justement à sonner les cloches d’une institution où
les femmes sont par statut au second plan.
Autre exemple, quand elles interviendront dans les pays arabes, bientôt
en Tunisie semble-t-il, en raison de la recrudescence de la pression
exercée sur les femmes, un sourire contenu serait une bonne réponse aux
mines patibulaires des salafistes et autres extrémistes de la
religion.
Imaginaire ? Ce qui n'est pas du réel, en tout cas pas du réel des
clichés...
Ou alors des mots inventés? Assemblage de syllabes pour exprimer le mot
qu'on ne trouve pas ou bien qui n'existe pas!
Quelques mots idéaux? Tu peux toujours te raccrocher à ça: la beauté,
le merveilleux, la surprise...
La courbure toujours de l'horizon, la limite fractale de toute
fusion...
Un jour, tu m'as demandé si je croyais que l'Univers était un ami?
... Je viens de regarder le premier film de Ernst Ingmar Bergman, Vers la joie (un des premiers). Je suis encore dedans.
Maintenant, je vais sortir au soleil.
Rien n'est moins sûr, puisqu'on est dans
l'ignorance des connaissances qui seront celles des humains dans un
siècle par exemple.
On voit en tout cas combien il était réducteur de
croire à une époque lointaine que le cœur était le centre de la
vie humaine !
Non, il y a des choses de l’actualité qu'il faut ignorer, il y en a
dont je ne veux pas parler, dont je ne lis plus le feuilleton. Sur
lesquelles je ne me prononce ni ne veux le faire. Il y a même des
histoires dont je ne veux plus entendre parler, et trop d'informations
qui me lassent de par leur nullité. Donc je ne les lis plus et n'en
parle pas.
Mais elles existent tout de même !
Oui elles occupent même grandement ce qu'on appelle l'actualité, mais
il y en a tant d'autres dont on ne parle pas ou peu.
Les médias font leur choix, l’écrivain peut aussi faire le sien.
Mais ce n'est pas du plaisir car la dureté de l’écriture l'occulte.
Écrire emporte toute la personne de l'écrivain pendant des mois,
l'exaltant à traverser plaines et montagnes en chevalier obscur et
solitaire, parfois au péril du découragement et/ou de la maladie
professionnelle comme la gueule de bois.
Le plus étonnant étant que Roth ne fasse pas état de la liberté que
l’écriture donne. La liberté mentale. La liberté d'être. Ni de
l'intelligence du monde selon moi découverte à mesure de l'écrit.
Roth ne serait-il qu'un auteur de littérature de divertissement (ce qui
n'est déjà pas mal!) et pas de littérature de fond comme il le voudrait
pourtant ?
« Le recul n'épargne que les enfants des cadres supérieurs et des
professions intellectuelles, dont les enseignants ». Ce qui n'est
guère étonnant pour ces derniers, puisque eux les profs peuvent leur
transmettre exactement ce qu'ils demandent à leurs élèves.
Les enquêtes apportant la preuve de cette baisse du niveau datent de
plus de cinq ans, elle n'a donc rien à voir avec l'instauration à
l'école primaire de la semaine de 4 jours en 2008. On serait d'ailleurs
curieux de savoir quel impact elle a eu, pas nécessairement négatif
contrairement à ce que dit cet homme (« Qui peut soutenir qu'elle
ait amélioré les choses ? »)
Rien d’étonnant non plus que les enfants des classes favorisées ne
perdent pas le niveau, considérant que ces classes-là protègent leurs
enfants de la culture dominante contemporaine : télévision, jeux
vidéos, écrans en tout genre, qui est rejetée à l'école...
Que fait donc l'académie française face à l'envahissement des
anglicismes ? Que fait-elle à part assurer de régulières
chroniques à la limite du ridicule sur ce qu'il faut dire et ne faut
pas dire, classées en "emplois fautifs" et présentées en deux
colonnes : Dire / Ne pas
dire.
C'est à la limite du ridicule ou alors ce sont des humoristes ces
gens-là qui ont envie de nous faire rire.
Voyons en exemple cet homme qui dit le poste pour parler de la radio,
propose d'utiliser "tourner casaque" au lieu de revirement.
Et précisément un extrait de sa chronique : « Si l’on veut
faire allusion à un changement d’orientation sexuelle, on dira
pudiquement mais clairement qu’il (ou elle) a viré sa cuti ou, pour un
homme, qu’il est passé du côté de la jaquette flottante ».
Un homme d'un autre temps? Un passéiste !
En fin de 20e siècle, on pouvait encore voir dans les vieux wagons des
panneaux interdisant de cracher sous peine d'amende...
Sans doute à l’image du code de la route dont les règles se sont
beaucoup durcies au long des années, avec cependant comme résultat en
2012 une mortalité routière plus faible qu'en 1948 (France
métropolitaine).
Courant aussi de décrire les médias comme des instruments de
propagande, alors qu'ils sont souvent en réalité une peu bêtes et
suivistes, développant en général les dépêches d'agences le plus
souvent rédigées par des journalistes honnêtes.
Pour retrouver le nord, il faut selon moi considérer le mouvement de
protestation d'étudiantes à Gaza, ces jours-ci, à qui on veut imposer
effectivement un calibrage vestimentaire, par l'obligation du port du
vêtement islamique à l'université pourtant publique...
Mais pourquoi en parallèle l'horloge du croisement indiquait-elle une
heure capricieuse ? Un garçon de café rassurant précisait en
habitué de la chose qu'il fallait compter deux heures de moins pour
l'avoir à l'heure...
Sans doute parce que cet homme ne connait pas et ne connaitra jamais ce
qu'est la littérature. Mais seulement ce qui s'appelait à une époque la
littérature de gare, celle qui se vendait dans les gares, le bas de
gamme.
Un membre néanmoins de l'académicien Goncourt, société littéraire de
nom, qui a tout de même était obligée d'offrir à Duras le prix du même
nom pour L'Amant !
Juste le risque est accru qu'il y ait moins de monde qu'à la
manifestation hostile à l'égalité de l'autre dimanche.
De toute façon, le mariage pour tous a été voté par les Français dès
lors qu'ils ont élu Hollande président!
(Finalement il n'a pas plu avant 18h, il faisait 10° à 16h et la manif
a rassemblé 130 000 personnes)
Sans avoir non plus à me censurer moi-même, ce qui est très difficile,
car soi-même on peut facilement se censurer.
C'est un bonheur d'écrire avec ce sentiment là, d'être libre.
Positivement, d'être libre de développer ce que j'aperçois de
l’écriture. De pousser le courant de l'élan, de laisser la voile se
lever, et d'aller y voir vers où, jusqu'où.
Et plus encore d'avancer dans la prospection de ces territoires sur
lesquels je cherche à m'aventurer depuis que j'ai commencé d'écrire.
Bien sûr on n'est jamais complétement libre, pas même de ses démons!
Encore que ça aussi on parvient à s'en libérer. Un peu, toujours, peu à
peu, chaque fois.
Bon, je sais que pour beaucoup elle sert à amuser les gens. Ou même à
les conforter dans ce qu'ils croient et savent déjà.
Néanmoins, la littérature invente le monde, constamment. De façon le
plus souvent souterraine, rarement à grands coups de pubs sur les
médias ou d'analyses pédagogiques dans les livres scolaires.
Tout comme l'écriture fait la littérature, le monde s'écrit par la
littérature.
Le cinéaste insulte le journaliste, il dit qu'il est là pour vendre son
film, et pas pour parler de la violence. Il ajoute qu'il a déjà répondu
à cette question et que si l'on veut en savoir plus, on peut le «
googler » (« they can google me »). D'après The Independent (10/1/2013)
Pour se voir au café, j'envoyais un premier mail auquel elle répondait
en donnant son accord , ensuite on discutaillait un peu sur l'heure et
le lieu, des mails toujours très brefs, au bout de 5 ou 6, on était OK,
on se retrouvait un quart d’heure après.
La précédente amie, elle, n'aimait pas les textos. Tout comme elle ne
voulait pas entendre parler des réseaux sociaux. T'as raison, je lui
concédais, c'est parfois n'importe quoi, mais ce n'est pas pire que les
conversations de rue ou des comptoirs de bar, c'est même plutôt de
meilleur niveau.
Pour la joindre, j'appelais en vocal et laissais un message sur son
répondeur, car elle ne répondait jamais en direct. Elle rappelait le
soir en général me disant qu'elle préférait m'appeler sur un fixe.
Fallait-il que je reste sédentaire, je lui demandais ? Le plus
souvent, je lui envoyais un mail auquel elle répondait le lendemain ou
le surlendemain. De toute façon, c'était une communication plus facile
que ça l'était pour mes ancêtres qui vivaient au début du XXe siècle.
Je découvre cette phrase de Michel Butel, écrite en 2012. Quelqu'un
pour qui j'ai de l'estime et du respect, lui qui comme il le dit a
"inventé un journal en créant L'Autre Journal "et puis l'an
dernier L'Impossible.
Je me méfie pourtant de ce genre d'affirmations, j'aurais même tendance
à penser le contraire, que les années 1980 étaient plus tristes que
maintenant. Par exemple, avec le soutien du Président Miterrand,
venaient d'êtres installées en Allemagne de l'Ouest des fusées Pershing
dirigées vers l'URSS puisque c'était encore la guerre froide. On
pourrait ajouter qu'il n'y avait pas le Pacs. Et surtout ni téléphone
portable, ni internet personnel !
J'avancerai seulement une impression fondée à force d'observation ici
ou là, dans la rue, les cafés, celle de croire que la génération Y est
beaucoup plus joyeuse que les précédentes.
Si l'on sait lire à travers les lignes, ce n'est pas une mauvaise
nouvelle !
Coté vraie bonne nouvelle, un groupement de libraires parisiens
annoncent s'organiser pas tous moyens pour satisfaire les commandes de
livres (et leurs clients) dans l'après-midi même, au pire le lendemain.
Autrement dit, faire mieux qu'Amazon!
Ce qui est une condition essentielle à la (sur)vie des librairies
locales. Une mesure réclamée ici avec conviction depuis des années dejà.
Loin de moi de contester ce réchauffement, encore qu'il faudrait mieux
parler de changement climatique. Ainsi Météo France indique que dans ce
même Gard, à Nîmes, il faisait plus 21° le 18 décembre 1987 et aussi
(moins) -9° le 27 décembre 1962.
Aujourd’hui il fait 43° à Rio de Janeiro, température la plus élevée
jamais connue, comme disent les médias, en réalité pas depuis 1915.
Par ailleurs, il a neigé de plus de 40 cm hier à Montréal, presque
autant qu'en 1971, tel dernier ouragan n'avait jamais été aussi violent
depuis 1993 etc.
Les ringards disent parfois que le monde marche sur la tête, il arrive
souvent en tout cas que les médias regardent les choses à l'envers.
Par exemple, ce matin, on entend ceci: "En Inde les violences faites au
femmes explosent ».
La vérité est que ce sont les manifestations contre ces violences qui
explosent. Et surtout les dénonciations des viols qui jusqu’alors ne
l'étaient pas, dénoncés. Et aussi les dénonciations du fait que la
police refuse de prendre les plaintes des victimes de viols, ce qui
était la règle depuis toujours. Tout comme ici, il y quelques décades
seulement, en France, à l'époque où il n'y avait pas de policières
femmes.
A l’image de ce sous-titre du journal Le Monde de ce jour
affirmant que « la découverte de cette particule élémentaire, le
boson de Higgs, permet de percer les derniers secrets de la matière. Et
livre peut-être la clé de la compréhension de l'univers ».
Génial !